Vous pourrez bientôt savoir si vous avez une tumeur en 2h seulement !Istock

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Dans le cas de certaines tumeurs cérébrales, chaque jour compte : plus le traitement est mis en route rapidement, meilleures sont les chances de ralentir la progression de la maladie. Or, jusqu’à présent, diagnostiquer ce type de tumeur était un processus long et éprouvant.

Un diagnostic traditionnellement long...

Le problème, jusqu’ici, réside dans l’impossibilité de disposer d’un diagnostic précis au moment de l ’intervention chirurgicale. Les chirurgiens retirent autant de tissu tumoral que possible, mais sans pouvoir ajuster leur geste en fonction du profil exact de la tumeur. Après une IRM ou un scanner détectant une anomalie, les médecins doivent alors réaliser une biopsie, prélever un échantillon de tissu et l’envoyer en laboratoire. L’analyse histologique et génétique permet alors de déterminer s’il s’agit d’une tumeur bénigne ou maligne, d’identifier son type précis.

Et c’est seulement à ce moment que les médecins peuvent adapter le traitement. Mais cette étape cruciale nécessite souvent entre six et huit semaines ! Un délai qui retarde parfois le début de la prise en charge, mais qui est également interminable pour les patients, qui vivent dans l’incertitude et l’angoisse.

... Mais désormais express grâce au séquençage nanopore ?

Mais ça, c’est du passé ? Bonne nouvelle : une équipe de l’Université de Nottingham, en collaboration avec le Nottingham University Hospitals NHS Trust, a développé une méthode révolutionnaire. Son nom ? ROBIN (Rapid Nanopore Brain Intraoperative Classification). Cette dernière permet de réduire ce laps de temps à moins de deux heures.

Ce procédé repose sur le séquençage nanopore, une technologie signée Oxford Nanopore Technologies. Elle permet de passer l’ADN de la tumeur à travers de minuscules pores et d’en analyser les signaux électriques en temps réel, puis de comparer ces signatures génétiques à une base de données de tumeurs déjà connues.

Lors d’essais menés sur 50 interventions chirurgicales , cette méthode a obtenu jusqu’à 90 % de concordance avec le diagnostic standard ! De même, 76 % des échantillons ont été classés avec certitude en seulement une heure , permettant un diagnostic complet, classification moléculaire incluse, en moins de deux heures après prélèvement.

Des avantages concrets et à plusieurs niveaux

L’impact potentiel est immense. Obtenir un diagnostic en deux heures, au lieu de plusieurs semaines, permettrait de débuter beaucoup plus tôt les traitements ciblés, et d’envisager une radiothérapie ou une chimiothérapie dès la sortie de l’hôpital. Les médecins pourraient même orienter immédiatement les patients vers des essais cliniques.

Mais c’est aussi un énorme soulagement psychologique pour les patients et leurs proches. Ne plus attendre des semaines dans l’angoisse, mais savoir presque immédiatement ce que l’on affronte, change totalement l’expérience. D’un point de vue économique, le test est également intéressant, avec un coût estimé autour de 500 € maximum, mais bien plus rapide et complet.

Si la technologie continue de montrer de tels résultats, peut-être pourrait-elle être intégrée prochainement dans le système de santé britannique, et, à terme, dans les hôpitaux du monde entier ? Ce serait un changement majeur dans la prise en charge des tumeurs cérébrales, avec des bénéfices directs pour les patients et une meilleure efficacité pour les équipes médicales.