La dépression tardive, à ces deux périodes de la vie, accroît le risque de démenceIstock

Partager :

Environ un million de personnes touchées, 225 000 nouveaux cas identifiés par an : Alzheimer et les autres démences représentent toujours un vrai défi de santé public en France. Ces dernières années, la recherche s’intensifie autour de ces maladies, de plus en plus de traitements sont en cours de développement. Mais si on s’intéressait aussi aux causes ?

Démence et santé mentale, toujours plus liées

Outre la génétique, le mode de vie, et surtout l’avancement dans l’âge, les origines de la démence ne sont pas encore toutes comprises. Mais une nouvelle méta-analyse, publiée dans eClinicalMedicine, s’est penchée sur la question de la santé mentale. Elle a analysé plusieurs études sur le sujet, et le résultat est clair : la dépression est mise en cause. Plus exactement, la dépression tardive est associée à une augmentation significative du risque de développer une démence par la suite. Et ce, quelles que soient les autres causes sous-jacentes.

Mais qu’est-ce qu’une dépression tardive ? Selon la méta-analyse, tomber en dépression à deux périodes de la vie peut avoir un impact sur sa santé cognitive : autour de quarante ans, et encore davantage en fin de vie. Ces résultats suggèrent ainsi que ces dépressions seraient non seulement un facteur de risque, mais aussi un signe avant-coureur de la démence.

La raison ? Les chercheurs avancent plusieurs explications possibles : une inflammation chronique du cerveau, des changements dans les vaisseaux sanguins, la baisse de certaines substances qui protègent les neurones, ou encore dérèglement de l’axe hormonal qui gère le stress. Ces perturbations biologiques, couplées à des facteurs génétiques et environnementaux, pourraient ainsi fragiliser le cerveau…

Reconnaître la dépression chez les personnes âgées

Un résultat qui questionne, alors que les cas de dépression sont en constante augmentation, en France comme dans le monde. L’Inserm estime que 20 % de la population française souffre ou souffrira de cette affection au moins une fois dans sa vie. Or, les personnes âgées, souvent isolées, y sont particulièrement sujettes. En outre, chez elles, les signes évocateurs sont souvent pris pour de la fatigue, ou un simple effet du vieillissement. D’où l’importance de rester attentif à certains signaux :

  • tristesse persistante ou perte d’intérêt pour les activités habituelles,
  • troubles du sommeil ou de l’appétit,
  • fatigue inhabituelle ou ralentissement,
  • isolement social,
  • difficultés de concentration ou perte de mémoire soudaine,
  • perte de poids inexpliquée.

Un diagnostic précoce est donc essentiel : si vous remarquez ces symptômes chez vous ou chez quelqu’un d’autre, parlez-en avec le médecin traitant, un psychiatre ou un gériatre. Ils pourront poser le diagnostic et proposer une prise en charge adaptée, pour changer la trajectoire de la dépression, mais aussi d’une potentielle démence.

Comment soigner la dépression pour prévenir la démence ?

Pour faire face à la dépression, plusieurs solutions existent. Les psychothérapies (notamment TCC) et les traitements médicamenteux lorsque nécessaires sont évidemment des leviers essentiels. Pour ce faire, vous pouvez instaurer un suivi régulier avec un psychologue, psychothérapeute et/ou psychiatre, surtout si vous remarquez une tristesse qui dure plus de deux semaines.

Mais ce n'est pas tout ! La prévention passe également par une approche tout au long de la vie de la santé mentale, mais aussi cognitive La stimulation cognitive, l’activité physique régulière, le contrôle des facteurs cardiovasculaires (hypertension, diabète, tabac) et la vie sociale active sont autant de leviers qui font la différence.