
“Une hépatite est une inflammation du foie causée par des substances toxiques, ou par des virus (majorité des cas), explique l'institut Pasteur. A ce jour, 5 virus provoquant une infection ciblée et une inflammation du foie ont été identifiés. Ces virus, désignés par les lettres A, B, C, D, et E, diffèrent par leur mode de transmission (par les selles ou la salive pour les virus A et E ; par transfusion ou injection pour les virus B et C, ndlr) et leur agressivité.” L’hépatite B est responsable de plus d’un million de décès par an dans le monde, et l'hépatite C de près de 400 000.
En Europe, les chiffres portent aussi à réflexion. Le Centre européen de prévention des maladies (ECDC) estime que “cinq millions de personnes vivent avec une hépatite chronique B ou C – infections qui sont parmi les principales causes de maladies du foie et de cancer –, la majorité d'entre elles ignorant qu'elles sont infectées.”
A l’occasion de la Journée contre l'hépatite, qui a eu lieu le 28 juillet 2025, les autorités sanitaires tirent la sonnette d’alarme : le nombre de décès en lien avec une hépatite et le nombre de cancers du foie sont en constante augmentation ces dernières années. En 2024 déjà, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) s’inquiétait de la progression des hépatites, deuxième cause de mortalité par maladie infectieuse dans le monde.
Hépatite : des risques de dommages irréversibles sur le foie
“Les hépatites chroniques B et C peuvent endommager lentement le foie pendant des années sans provoquer de symptômes, jusqu'à ce qu'elles entraînent des maladies graves comme la cirrhose et le cancer du foie”, prévient le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC). Or des mesures sanitaires ont prouvé leur efficacité dans la lutte contre les hépatites B et C et peuvent freiner la progression de la maladie. l’ECDC rappelle ainsi que les programmes de vaccination contre l’hépatite B devraient être mieux suivis tout comme les campagnes de dépistage, des tests sont en effet aujourd’hui disponibles pour dépister les cas d'hépatite B et C précoces. Enfin, le parcours de soin devrait être amélioré car “des traitements efficaces contre les infections par les hépatites B et C sont désormais disponibles, permettant de réduire la progression de la maladie et le risque de complications graves telles que le cancer du foie.”
Une recrudescence de cas d’hépatite A en France depuis le début de l’été
Dans plusieurs régions de France, ce sont les cas d’hépatite A qui sèment le trouble. Plusieurs agences régionales de santé (ARS) ont ainsi publié des communiqués face à une hausse inexpliquée des cas depuis le début de l’été dans certaines métropoles, comme Lyon ou Nantes. L’ECDC avait déjà alerté sur une recrudescence des cas d’hépatite A dans d'autres pays européens, la Slovénie, l’Autriche ou la Hongrie par exemple, plus tôt dans l’année. L’hépatite A, est une infection qui peut notamment provoquer des symptômes digestifs comme des nausées, des douleurs abdominales et une perte d’appétit et qui s’accompagne d’une grande fatigue. Parfois (mais ce n’est pas toujours le cas), la maladie évolue en jaunisse.
Contrairement à d’autres formes d’hépatite qui peuvent s’attraper lors d’un rapport sexuel ou d’un échange de seringue, l’hépatite A ne se transmet que par contact avec un aliment ou des mains souillées par des selles contaminées. La prévention passe par des gestes simples : il faut se laver les mains avant le repas et après être allé aux toilettes, et bien nettoyer et cuire les aliments (les fruits de mer notamment, souvent impliqués) avant consommation.