Plus on vieillit et plus on risque de se lever plusieurs fois la nuit pour soulager une envie pressente. Ce phénomène appelé nycturie (contrairement à l’énurésie nocturne, on ressent l’envie d'uriner en cas de nycturie) concernerait la moitié des adultes après 6O ans. 50 % des personnes de plus de 65 ans “se lèvent au moins une fois par nuit pour uriner, et environ 24 % d'entre eux ont deux épisodes ou plus de nycturie par nuit”, indique le site Sleep Doctor. L’âge, s’il est un élément souvent déterminant, ne doit toutefois pas cacher d'autres causes.
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La nycturie est un problème souvent multifactoriel qui peut s’expliquer par une hygiène de vie inadaptée (excès d'excitant ou d’alcool, qui ont des effets diurétiques, ou de boissons avant le coucher), le vieillissement de nos organes (la vessie notamment dont le volume diminue avec l’âge), des médicaments diurétiques, mais aussi par certaines pathologies comme le diabète, l’hypertrophie bénigne de la prostate chez les hommes, l’hypertension ou l’insuffisance rénale.
Des liens ont également été mis en avant entre besoin d’uriner la nuit et l’apnée du sommeil, sans que l’on sache précisément encore ce qui favorise la nycturie chez les apnéiques.
On peut également supposer que les problématiques de sommeil, et le fait que les réveils nocturnes soient plus fréquents chez les seniors, explique en partie le phénomène : un sommeil fragmenté rend mathématiquement plus courant le passage aux toilettes pendant la nuit.
Dans tous les cas, ces réveils nocturnes pour uriner, s’ils sont fréquents, doivent amener à consulter pour en déterminer la cause et éventuellement repérer une pathologie sous-jacente… voire mettre en place de bons gestes pour tenter de les limiter, car ils peuvent nuire à la qualité de vie.
D’autant que certains facteurs aggravants de la nycturie peuvent être assez inattendus ! Ce que l’on ne sait effectivement pas, c’est que le temps passé devant les écrans, que l’on parle de la télévision, du téléphone ou de la tablette peut aussi être impliqué dans la nycturie.
Le temps passé devant les écrans favorise la nycturie !
Ce sont des chercheurs chinois qui ont travaillé sur la question et publié l’année dernière le résultat de leurs travaux, dans la revue scientifique Neurourology Urodynamics. Et les résultats sont sans appel : “Nos recherches ont montré que les personnes qui passaient 5 heures ou plus par jour à regarder la télévision et/ou des vidéos étaient significativement plus susceptibles de développer une nycturie.” Plus précisément, 48 % de risques supplémentaires de développer une nycturie chez ces consommateurs d’écrans. Les chercheurs avancent plusieurs hypothèses pour expliquer ces chiffres : un dérèglement de l’horloge biologique ce qui perturbe le fonctionnement naturel de la vessie (notre organisme est paramétré pour produire moins d’urine la nuit) et altère la qualité du sommeil ; une plus forte sédentarité chez les personnes qui regardent beaucoup de vidéos ce qui augmente le risque de diabète, dont on sait qu’il favorise la nycturie. De plus, les écrans sont souvent associés à un plus fort grignotage qui s’accompagne de prises de boissons.
