Lymphome : un nouveau traitement qui vient d’obtenir une autorisation de mise sur le marché en France rallonge l’espérance de vieImage d'illustrationIstock

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Une lueur d’espoir éclaire les yeux des 900 Français touchés chaque année par le lymphome à cellules du manteau. Un lymphome non hodgkinien particulièrement agressif. Les résultats d’une nouvelle étude publiée dans la revue The Journal of Clinical Oncology et présentés lors d’une conférence de presse le 2 juillet dernier, met en lumière l’acalabrutinib, un traitement du laboratoire AstraZeneca. Les scientifiques ont découvert qu'en l'associant à la bendamustine et au rituximab, deux traitements anti-cancéreux, il retarde de manière significative la progression de la maladie.

« Cette autorisation européenne de mise sur le marché représente une nouvelle option de traitement de première ligne pour les patients en France atteints de cette forme rare et agressive de lymphome non hodgkinien », indique, lors d’une conférence de presse, le Pr Steven Le Gouill, médecin spécialisé en onco-hématologie et directeur de l’Ensemble hospitalier de l’Institut Curie.

Un cancer rare et agressif

Ce type de lymphome présente un large éventail de manifestations cliniques et d’approches thérapeutiques. Souvent diagnostiqué à un stade avancé, il résulte de la mutation des lymphocytes B en cellules malignes dans une région du ganglion lymphatique connue sous le nom de zone du manteau, d’où ce nom étonnant.

Si cette hémopathie atteint généralement des patients âgés, les formes diagnostiquées chez des patients plus jeunes et en bonne condition générale nécessitent souvent des traitements intensifs, y compris une autogreffe de cellules souches hématopoïétiques.

Bien que les patients atteints de ce lymphome répondent initialement au traitement à base de chimio-immunothérapie, ils ont tendance à rechuter. « La maladie devient généralement agressive et réfractaire à la chimiothérapie, ce qui explique que le lymphome à cellules du manteau soit associé à l’un des pronostics les plus défavorables, avec une médiane de survie au diagnostic de trois à quatre ans, quel que soit l’âge des patients », précise le communiqué. L’amélioration de leur prise en charge est particulièrement attendue en raison de l’absence d’innovation thérapeutique ces neuf dernières années.

Un nouvel espoir thérapeutique

Cette nouvelle étude a été menée dans 26 pays d’Amérique du Nord et du Sud, d’Europe, d’Asie et en Australie, avec des patients recrutés entre mai 2017 et mars 2023. Environ 600 patients adultes âgés de 65 ans en moyenne ont été inclus dans l’essai de phase III randomisé, en double aveugle et contrôlé avec placebo.

Les chercheurs ont ensuite divisé les participants en deux groupes : ceux qui ont reçu l’acalabrutinib (100 mg deux fois par jour) et les autres, pour lesquels un placebo a été administré par voie orale deux fois par jour. Tous les patients ont également reçu six cycles de 28 jours de bendamustine et de rituximab, suivis d’un traitement d’entretien par rituximab pendant deux ans.

Verdict : les résultats montrent que l’association de l’acalabrutinib à la bendamustine et au rituximab réduit le risque de progression de la maladie ou de décès de 27 % par rapport à la chimio-immunothérapie seule. Après un suivi médian d’environ 49 mois, la durée médiane de survie sans progression était de 66,4 mois pour la combinaison incluant Calquence (acalabrutinib), contre 49,6 mois pour la chimio-immunothérapie seule, soit un gain de 16,8 mois en faveur de l’acalabrutinib.

Un feu vert attendu par les patients et les médecins

« L’acalabrutinib est le premier et seul inhibiteur de BTK à obtenir une autorisation de mise sur le marché dans l’Union européenne, en combinaison avec la chimio-immunothérapie standard, pour les patients atteints d’un lymphome à cellules du manteau non précédemment traités et non éligibles à l’autogreffe de cellules souches. Cette nouvelle indication répond à un besoin médical important et était très attendue des patients et de la communauté médicale », conclut, lors de la conférence de presse, le Dr Nicolas Ozan, directeur médical oncologie et hématologie chez AstraZeneca France.

Sources

Conférence de presse du laboratoire AstraZeneca, le 2 juillet 2025

https://www.santepubliquefrance.fr