Nodules et polypes de la vessie : quels traitements ?Image d'illustrationIstock

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Un polype de vessie est une tumeur qui se développe à partir des cellules qui tapissent l’intérieur de la vessie. « C'est une prolifération de cellules qui prennent naissance à l'intérieur de ce réservoir, au niveau de l’urothélium, c’est-à-dire la couche de cellules qui est en contact avec l’urine. Un polype peut être unique ou multiple, selon le stade où la maladie est découverte », explique le Dr Bron, chirurgien urologue à la Clinique de l’Archette du groupe Elsan dans le département du Loiret .

Tumeur ou lésion de la vessie, les symptômes

Toutes les tumeurs de la vessie doivent être retirées complètement. Le but est d’arrêter leur croissance et d’éviter les complications, tout en posant un diagnostic précis. L’intervention est simple et se fait par les voies naturelles : le chirurgien introduit un appareil appelé résecteur par l’urètre, sous anesthésie générale ou péridurale. On parle alors de résection transurétrale de la vessie.

Définition RTUV

Cette opération a fait parler d’elle l’an dernier. À ce moment-là, le chanteur Pascal Obispo apprend qu’il est touché par cette pathologie et partage son histoire dans la presse.

Pris en charge au départ pour des coliques néphrétiques, son chirurgien découvre lors de l’intervention des polypes. « Il en repère un dans la vessie qui pourrait poser problème plus tard… Il décide de me l’enlever. J’ai beaucoup apprécié car il m’a évité une nouvelle opération voire un cancer », confie le chanteur.

Durée de l'opération

L’intervention consiste à retirer le polype par l’urètre avec un résecteur sous le contrôle d’une caméra. « Cet acte est en général indolore ou peu douloureux. Une sonde est posée pendant l’intervention et laissée en place 24 à 48 heures. La sortie est souvent possible le jour même du retrait de la sonde », précise la clinique urologique de Nantes.

La suite du traitement dépend de la forme du cancer. Si ce dernier est superficiel, une surveillance ou des traitements locaux peuvent suffire. Pour les formes plus avancées, une ablation de la vessie, appelée cystectomie, avec ou sans chimiothérapie, peut être nécessaire. Selon la profondeur de la tumeur, le pronostic vital peut être engagé.

Résection effets secondaires

« L’opération pour des polypes peut être refaite plusieurs fois si besoin. La paroi de la vessie garde des cicatrices mais certains patients vivent avec des tumeurs de bas grade et bas stade, retirées plusieurs fois. Cela ne pose pas de problème. L’essentiel est de garder la vessie le plus longtemps possible pour une meilleure qualité de vie. Ensuite, tout dépend de l’habitude du chirurgien. Plus la résection est bien faite, moins la vessie est abîmée, plus les suites sont simples », détaille le Dr Yann Neuzillet, urologue.

La convalescence après résection

De retour chez soi, certains signes doivent interpeller. En premier, la couleur des urines. La couleur légèrement rosée est normale. Cependant, les médecins conseillent de boire beaucoup d’eau pour évacuer au mieux les résidus de sang. En cas de saignement important ou de blocage urinaire, il faut prévenir le chirurgien. Autre vigilance à avoir : les brûlures en urinant. Si elles persistent ou s’aggravent en 24 h, elles peuvent indiquer une infection urinaire et nécessitent une analyse d'urines appelée ECBU.

D'un point de vue épidémiologique, les polypes concernent environ 80 % des hommes et 20 % des femmes. C’est le 4e cancer masculin et le 7e féminin avec un âge moyen qui tourne autour de 65 ans. Depuis quelques années, les médecins observent une recrudescence chez les femmes. L'explication : l’augmentation du tabagisme dans le courant des années 70.

"La cause principale des tumeurs de vessie est le tabac. Mais des personnes n’ayant jamais fumé peuvent développer une tumeur ou un polype de la vessie", avertit le Dr Bron. "Certaines tumeurs de vessie sont également favorisées par l’exposition prolongée à des substances chimiques : certains colorants industriels, ou hydrocarbures. Ces tumeurs peuvent faire l’objet d’une prise en charge en tant que maladie professionnelle", ajoute-t-il.