Canicule de juillet 2025 : la France compte ses mortsIstock

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Plus personne (ou presque) n’ose affirmer aujourd’hui que le dérèglement climatique est une illusion. Les chiffres parlent. La hausse constante des températures moyennes, les épisodes extrêmes (de pluie, de chaleur, de vent…) qui se succèdent, les sécheresses et les inondations, les maladies jusque-là inconnues sous nos latitudes qui se développent à la faveur de nouveaux insectes venus coloniser nos régions (souvent sous l’influence du climat)... Tous ces éléments appuient les alertes constantes des scientifiques depuis quelques décennies et tendent à convaincre les plus sceptiques.

Les effets du dérèglement climatique sur la santé : une chimère ?

Au-delà de l’aspect économique souvent mis en avant, le dérèglement climatique à un impact direct sur la santé mais aussi la mortalité. Rappelez-vous lors de ce que l’on pourrait appeler la première canicule notable pour des personnes de 40 ans ou plus aujourd’hui, celle de 2003, “la plus sévère jamais enregistrée en France” selon Météo France. Elle avait entraîné à elle seule 15 200 décès en l’espace de 15 jours en France, pays européen le plus touché (une surmortalité totale de 30 000 décès avait été enregistrée au niveau européen, l’Allemagne étant le deuxième pays le plus touché d’Europe avec 7000 morts). On est (fort heureusement) très loin de ces chiffres, mais plusieurs centaines de Français sont décédés du fait de cette épisode caniculaire de juin-juillet 2025.

74 % de la population française touchée par la canicule

“La France hexagonale et la Corse ont connu fin juin et début juillet un épisode de fortes chaleurs remarquable par sa durée et son caractère précoce, sur la quasi-totalité du territoire. La première canicule de l’été s’est déroulée du 19 juin au 6 juillet et a concerné 60 départements, soit 74 % de la population résidente en France hexagonale”, détaille le communiqué de Santé publique France. “En termes de durée, [cette canicule] se situe au troisième rang des plus longues, ex aequo avec juillet 2018 ou août 2003”, rapporte de son côté Météo France, citée par nos confrères des Echos. Cette canicule 2025 a entraîné, à ce jour, près de 500 décès supplémentaires, 480 précisément.

Les plus fragiles restent les plus à risque quand il fait très chaud

Le profil type des personnes qui ont succombé à cause de cette canicule ? Ils sont seniors et vivent prioritairement sur la Côte d’Azur. “Les personnes âgées de 75 ans et plus constituent l’essentiel de ce bilan provisoire avec 410 décès en excès (+ 6,7 %), pour cette classe d’âge, précise Santé publique France. La région où les excès départementaux sont les plus élevés est la région Provence-Alpes Côte-d’Azur (PACA) avec au moins 140 décès en excès (+ 9,2 %)”. Ce bilan provisoire (les chiffres devraient gonfler un peu dans les prochaines semaines, surtout si d'autres épisodes de forte chaleur se répètent) sera affiné tout au long de l’été, et combiné avec les données de Météo France pour déterminer en fin de saison, l’impact des températures sur la santé et la mortalité pour cet été 2025.

Canicule : que faire pour se protéger ?

Les impacts sanitaires constatés soulignent l’importance de mettre en place des mesures de prévention pour diminuer l’impact de la chaleur, durant les canicules mais aussi durant tout l’été, et la nécessité d’une stratégie d’adaptation au changement climatique renforcée, au niveau national et territorial”, conclut Santé publique France. Déjà, de nombreuses actions collectives sont mises en place, comme les îlots de fraîcheur dans les villes, et de nouveaux dispositifs vont certainement se déployer.

A titre individuel, il est crucial que chacun, et plus encore les plus fragiles, adoptent de bons gestes pour se protéger : s’hydrater suffisamment, ne pas sortir aux heures chaudes, rafraîchir son logement, etc.