Pieds dans la bouche, tête en bas, fesses en l’air… Les bébés nous fascinent par leur incroyable souplesse. Véritables petits contorsionnistes, ils nous rappellent chaque jour combien le simple fait de se baisser ou de se lever sans douleur devient un défi avec l’âge. Mais pourquoi perdons-nous cette aisance, et surtout, peut-on espérer redevenir souple comme un bébé après 50 ans ? Bonne nouvelle : « la réponse est oui, mais pas sans un minimum d’effort.
La souplesse est avant tout « une aptitude physique à pouvoir atteindre de grandes amplitudes musculaires », rappelle l’institut de kinésithérapie de Paris. Elle dépend de tout un ensemble : muscles, tendons, ligaments et même os. Chez les bébés, ces tissus sont encore en plein développement. Les muscles sont peu rigides, les ligaments riches en élastine cette protéine qui, comme son nom l’indique, garantit l’élasticité.
Avec l’âge les ligaments se durcissent
Avec les années, l’élastine perd de son efficacité : les ligaments se durcissent, limitant la mobilité articulaire. C’est un fait scientifique : nos muscles se rétractent, sollicitant davantage les tendons, et nos articulations en pâtissent. Pourtant, « par l’assouplissement, vous pourrez maintenir ou gagner en mobilité articulaire ». À la clé : moins de tensions musculaires, de raideurs et de douleurs articulaires, comme le mal de dos.
« Mon père me faisait faire du stretching, des étirements... Si on est constant et qu'on travaille tous les jours, les progrès se font sentir et ça se voit »
Tout le monde n’est pas logé à la même enseigne. Il y a une « injustice » : certains sont naturellement plus souples. Dorothée Gilbert, danseuse étoile à l’Opéra de Paris, en témoigne. Petite, elle échoue à entrer dans la prestigieuse école de danse de l’Opéra de Paris, notamment pour manque de souplesse. Mais cette passionnée ne baisse pas les bras. « Enfant, mon père me faisait faire du stretching et des étirements... », confiait-elle sur France Inter en mai 2025.
Avec toute une liste d’exercices à faire , elle s’entraîne sans relâche à Toulouse. Résultat ? « Si on est constant et qu'on travaille tous les jours, les progrès se font sentir et ça se voit », ajoute-t-elle sur Radio France. Encore aujourd’hui, la danseuse s’impose une séance de yoga quotidienne pour entretenir sa souplesse.
Yoga, gym chinoise ou encore Pilates
Le yoga, justement, est l’un des meilleurs alliés après 50 ans. Tout comme d’autres activités douces : stretching, gymnastique chinoise comme le Qi Gong… Elles renforcent les muscles en profondeur et entretiennent la mobilité articulaire. Le Qi Gong, par exemple, met l’accent sur le bassin et aide à réconcilier le corps et l’esprit.
Une pratique régulière
L’essentiel est de pratiquer régulièrement. Pas besoin de performances acrobatiques : l’idée est d’étirer chaque muscle en douceur et de façon répétée. On peut même instaurer une routine matinale pour délier un corps encore raide au réveil. Un exercice simple : debout, penchez doucement la tête contre votre poitrine, les mains derrière la nuque pour étirer votre colonne vertébrale. En quelques minutes par jour, le corps se décrispe, et la souplesse revient, petit à petit.
Retrouver la souplesse de nos premiers mois n’est certes pas une promesse miracle, mais reprendre confiance dans ses mouvements, limiter les douleurs et gagner en aisance au quotidien : voilà un objectif atteignable, quel que soit l’âge. À condition d’y consacrer un peu de temps, chaque jour.
