
Une grande première médicale qui devrait intéresser les millions de Français atteints d'apnée du sommeil (ou SAHOS pour syndrome d'apnées-hypopnées obstructives du sommeil) : un simple implant en lieu et place des traitements habituellement proposées, plus contraignants, que sont la PCC, machine équipée d’un masque, ou l’orthèse d'avancée mandibulaire (OAM).
Jean-Michel, 59 ans, qui vient de se faire poser un neurostimulateur de ce type (Inspire) à l’hôpital de La Croix-Rousse (Hospices Civils de Lyon) est enthousiaste :
“J’avais lu déjà quelques articles avec des retours positifs sur cette technique déjà bien utilisée aux Etats-Unis. Je n’imaginais pas y avoir accès alors quand le médecin me l’a proposé, j’ai vu ça comme une porte de sortie de l’appareillage. L’orthèse n’avait pas du tout fonctionné et la machine, c’est très difficile à vivre au quotidien. L’impact sur la vie de couple est énorme, un vrai tue-l’amour ! Bien sûr, on parle d’un implant et ce n’est pas anodin mais je suis jeune et en bonne santé. Au-delà de l’efficacité du dispositif, c’est le gain en qualité de vie qui m’importe aujourd’hui.”
PPC ou OAM : des traitements contraignants et des effets indésirables réels
Comme Jean-Michel, de nombreux patients aimeraient pouvoir ranger leur PPC ou leur orthèse d’avancée mandibulaire (OAM) au placard. Sachant que les derniers chiffres* révélaient que 1,6 million de Français étaient appareillés avec une PPC en 2021 et quelques dizaines de milliers avec une OAM. Sans doute plus aujourd’hui.
La PPC, pour “pression positive continue”, est un traitementqui envoie l’air dans les voies respiratoires avec une légère surpression durant toute la nuit. Au-delà de l’impact sur la qualité de la vie de couple, ce type d’appareillage peut présenter d’autres biais. “J’utilise une PPC depuis 5 ans, explique ainsi Catherine, 54 ans. Mais j'ai de plus en plus de difficultés à supporter l’appareil qui me provoque des brûlures dans le nez qui me réveillent la nuit. Je suis perpétuellement enrhumée et j’ai vraiment l’impression que cela vient de la machine.” Agnès, 61 ans, est quant à elle très déçue du dispositif car elle n’arrive pas à s’habituer au masque et continue de se réveiller régulièrement la nuit pour l’arracher.
“Ce que j’attends aussi c’est de me libérer de l’appareillage et de pouvoir aller me coucher comme tout le monde”
Plus discrète, l'orthèse d’avancée mandibulaire (OAM) peine pourtant aussi à faire l’unanimité chez les patients. Elle peut en outre augmenter la salivation ou la sensibilité dentaire ou être à l'origine de douleurs au niveau de la mâchoire. Enfin, elle ne s’adresse pas à tout le monde car elle implique une dentition solide (impossible de se tourner vers une OAM en cas de parodontite par exemple).
Pour les patients SAHOS, l’implant Inspire, une alternative solide aux solutions actuelles, est une avancée thérapeutique majeure. “C’est presque un rêve, insiste Jean-Michel au journal Le Progrès. J’en espère une amélioration de mon sommeil. Ce que j’attends aussi c’est de me libérer de l’appareillage et de pouvoir aller me coucher comme tout le monde”.
Comment fonctionne l’implant Inspire pour l’apnée du sommeil ?
Le traitement Inspire est intégralement pris en charge par l’Assurance maladie depuis août 2024 pour les patients qui répondent aux critères de sélection : échec ou non observance du traitement par PPC ou AOM, IMC inférieur à 35 kg/m², diagnostic de SAHOS modéré à sévère.
A ce jour, une dizaine d’établissements hospitaliers en France proposent ce traitement novateur, déjà largement déployé aux Etats-Unis et dans d’autres pays européens.
Comment fonctionne l’implant ? “Ce dispositif, placé sous la peau, stimule le nerf hypoglosse pendant le sommeil afin de contrôler la position de la langue, ce qui permet de dégager les voies respiratoires, détaille le CHU de Toulouse qui propose aussi cette solution. Avant de dormir, le patient active l’implant grâce à une télécommande.” Les résultats montrent une réduction des événements d’apnée-hypopnée de 79 % et une satisfaction globale des patients de 94 % indique de son côté le fabricant qui ajoute, études à l’appui, que “la tolérance et la sécurité de cette technique est élevée, avec un très faible taux de complications”.
*Données Open LPP PPC 2022, sur les données 2021
https://www.inspiresleep.fr/fileadmin/documents/03_FR-Website/802-035-001_Rev_A_French_PR_SFRMS.pdf
https://www.chu-toulouse.fr/apnee-du-sommeil
https://www.syndrome-apnee-sommeil.fr/rencontres/blog/ppc-mythe/