Hôpitaux, EPHAD, écoles : des cas de gale inquiètent les autorités !

L’alerte est donnée à Cabestany, une petite ville située à quelques kilomètres de Perpignan. Neuf soignants ont été contaminés par la gale, des dizaines de personnes sont identifiés comme cas contact. Tout a commencé mi-juillet, avec l’hospitalisation d’un homme pour un cancer en phase terminale. Le patient présente des lésions cutanées, mais elles sont attribuées aux conséquences des traitements pour le cancer. Lorsque son épouse est elle-même hospitalisée quelques jours plus tard pour les mêmes lésions, les soignants commencent à suspecter une infestation, qui se confirme début août quand des infirmières présentent à leur tour des lésions similaires. C’est bel et bien la gale qui vient de frapper cette clinique de Cabestany.

Au moins 200 millions de personnes vivent avec la gale dans le monde selon l’OMS (Organisation mondiale de la santé) et jusqu’à 50 % des enfants peuvent être contaminés dans les régions les plus défavorisées. Et en France ? Comme partout en Europe, la tendance des infections est à la hausse ces dernières années, surtout depuis la période post-Covid, et touche principalement les personnes âgées et les enfants, ainsi que ceux qui vivent en collectivités (EPHAD, résidences universitaires…).

La gale : c’est quoi au juste ?

De simples plaques rouges qui démangent ? Pas vraiment. La gale est une maladie qui se manifeste effectivement par des lésions cutanées accompagnées d’un prurit intense, mais elle est très différente d’une maladie de peau “traditionnelle” : elle est due à un parasite qui pond sous la peau. L’Assurance maladie explique qu’une fois fécondée, la femelle de ces parasites, des sarcoptes, “creuse une galerie dans les couches superficielles de la peau” où elle “pond quotidiennement 2 à 3 œufs”. Ce qui fait une quarantaine d'œufs sur sa durée de vie (un mois), œufs qui vont donner naissance à des larves qui vont elles-mêmes creuser de nouvelles galeries… “Ce sont les sarcoptes femelles qui sont responsables des symptômes de la gale.”, conclut l’Assurance maladie. Dans ses formes les plus graves (La gale profuse et la gale hyperkératosique) plusieurs centaines de parasites peuvent avoir contaminé la peau. Déjà contagieuse, elle le devient encore plus dans ses formes avancées.

Comment se transmet et se soigne la gale ?

La gale se transmet simplement par contact, de peau à peau. Il faut toutefois que les contacts soient fréquents et/ou prolongés (15 à 20 minutes minimum), ce qui est facilement le cas pour les personnes qui vivent ensemble ou qui partagent une collectivité.

Les formes les plus contagieuses peuvent être transmises par simple contact avec du linge contaminé.

Une fois les œufs pondus, la durée d'incubation de la maladie peut varier de une à six semaines selon l’importance de l’infestation (en moyenne 3 semaines) et de un à trois jours en cas de réinfestation. Puis les symptômes apparaissent : des lésions cutanées qui ressemblent à de l'eczéma et démangent intensément en particulier la nuit.

Que faire en cas de diagnostic de gale ?

Les traitements actuellement à disposition sont efficaces, à condition d’être strictement suivis, sachant qu’il faut au minimum six semaines pour se débarrasser totalement des larves, le temps du renouvellement complet de l’épiderme.

Parallèlement, il est impératif de traiter l’ensemble des personnes du foyer ou tous les cas contacts, et d’appliquer des mesures strictes pour éviter une flambée : aucun contact avec les personnes infestées, pas de partage de linge, passage en machine à 60 °, lavage des mains systématiques. Il convient également de surveiller les lésions, car les risques de surinfection existent à cause du grattage.