
Les crises sanitaires se suivent et commencent à avoir un goût de déjà vu ! Depuis plusieurs jours, les éleveurs bovins sont sur le front. Après la grippe aviaire qui s’est attaquée aux volailles ces derniers mois, c’est maintenant la dermatose nodulaire bovine qui affecte les élevages bovins en France, et plus particulièrement (pour l’instant) en Savoie.
La dermatose nodulaire contagieuse (DNC) est une maladie transmise aux vaches à la suite d'une piqûre de mouche ou de taon. Après une période d’incubation pouvant aller jusqu’à 28 jours, elle se manifeste chez l’animal contaminé par différents symptômes dont une fièvre pouvant atteindre 41 °C, un abattement, une perte d’appétit, une chute de la lactation ou encore des nodules sur la peau, les muqueuses et les membranes, très facilement identifiables.
“La DNC est fortement préjudiciable à la santé des bovins et conduit à des pertes de production importantes, jusqu’à la mort d’une partie des animaux du cheptel infecté, constate le ministère de l’Agriculture. Elle est classée en droit européen comme maladie de catégorie A, soit une maladie habituellement absente de l’Union européenne et contre laquelle des mesures doivent être prises pour un objectif d’éradication immédiate.” C’est pourquoi, dès le premier cas détecté fin juin en Savoie, des mesures sanitaires exceptionnelles ont immédiatement été mises en place.
La maladie détectée pour la première fois en Savoie fin juin
Depuis fin juin, la maladie progresse à vitesse grand V. Le décompte des autorités sanitaires indique qu’en “date du 23 juillet 2025, 34 foyers ont été détectés en France, répartis dans deux départements : Savoie (17 foyers répartis sur les communes d'Entrelacs et Hauteluce), Haute-Savoie (17 foyers répartis sur les communes de Rumilly, Massingy, Marigny-Saint-Marcel, Faverges-Seythenex, Saint-Ferréol, Les Combes-Seythenex)”.
Depuis samedi dernier, 19 juillet, une immense campagne de vaccination a été lancée dans la région pour tenter de stopper la progression de l’épidémie. Ce vaccin, utilisé depuis plus de 15 ans en cas d’épidémie similaire, protège les bovins 21 jours après l’injection.
Des fromages bloqués à cause de l’épidémie : faut-il arrêter d’en manger ?
On ne peut pas attraper la maladie, car elle n’est pas transmissible à l’humain. Ni en s’approchant d’une vache contaminée, ni en étant piqué par un taon (ou une mouche) vecteur et encore moins en consommant du fromage, du lait ou de la viande infestés.
Alors pourquoi les autorités ont-elles bloqué 200 tonnes de fromages en Savoie ? C’est un imbroglio administratif qui explique cette situation qui crée le désespoir chez les producteurs. Par mesures préventives, un arrêté préfectoral instaure notamment “l’obligation de détruire les produits dans les 28 derniers jours de fabrication” précédant la détection d’un cas de DNC dans un élevage de bovins, a expliqué ce producteur de lait savoyard, dans un article de nos confrères du Parisien. “Cette mesure a mené au stockage, à l’heure actuelle, d’environ 200 tonnes de fromages, pour une valeur d’environ 2 millions d’euros”, explique Thomas Dantin, président de l’Association des fromages traditionnels des Alpes savoyardes (AFTAlp). Sans décision rapide de la ministre de l’agriculture, ces fromages pourraient tout simplement être détruits.
Dermatose nodulaire contagieuse de la vache : pourquoi ne faut-il pas se rendre dans les zones infectées ?
Comme dit plus haut, le virus n’est pas transmissible à l’humain.
“Une personne se rendant sur une exploitation d’élevage ou à proximité d’une pâture ne risque donc pas de contracter la maladie, ni de contribuer à la propagation du virus, s’il est piqué”, insistent les autorités. Pour autant, des mesures de vigilance s’imposent, car il est possible, sans le vouloir, de participer à la propagation de la maladie. Alors qu’un insecte piqueur ne peut naturellement jamais parcourir plus de quelques kilomètres, il pourrait voyager beaucoup plus loin... dans l’habitacle de votre voiture et donc potentiellement infecter une zone jusque là saine. Mieux vaut donc rester à distance et bien fermer les fenêtres des véhicules.