Attaque d'abeilles à Aurillac : comment réagir à une attaque et quand consulter ?Image d'illustrationIstock

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La panique s’est abattue dans le centre-ville d’Aurillac, dans le Cantal, ce dimanche 6 juillet. Vers 10 heures du matin, une vingtaine de personnes se sont fait piquer par une colonie d’abeilles. Trois d’entre elles ont été hospitalisées en urgence absolue à la suite d’une réaction allergique. La coupable : une ruche installée depuis plus de dix ans sur le toit de l'hôtel de ville. Bien que cet événement soit exceptionnel, il rappelle les gestes importants à adopter en cas d’attaque de frelons, de guêpes ou de tout autre insecte hyménoptère, surtout en cette période de l’année.

La présence de ruches dans les centres-villes n’est pas nouvelle. « Les abeilles ont toujours habité les zones urbaines. Elles s’adaptent bien à ces milieux, où la flore est variée, notamment grâce aux plantations d’arbres comme les tilleuls », précise sur France 3 Régions Christian Carrier, président d'ApiCantal.

Les frelons asiatiques suspectés

Les abeilles ne sont pas agressives sans raison. Alors comment expliquer cet incident ? Selon l’apiculteur responsable de l'essaim en cause, des frelons asiatiques ont été retrouvés à l’intérieur des ruches. Et ces derniers sont des prédateurs de ces ouvrières. « Le frelon asiatique attaque surtout les ruches domestiques. Il les chasse parce que c’est plus facile pour lui », explique sur France 3 Régions, Florian Merissi, entomologiste spécialiste des abeilles sauvages.

Autre hypothèse :« Plus on met de ruches en ville, plus les abeilles domestiques envahissent un espace aux ressources limitées. Ça stresse les abeilles et peut les rendre plus agressives », ajoute-t-il.

Dans la majorité des cas, les piqûres d’abeilles ou de guêpes ne sont pas dangereuses pour la santé. Elles provoquent des réactions cutanées, des démangeaisons et des œdèmes localisés. Mais parfois, lorsque les attaques sont multiples ou si la personne est allergique, l’organisme peut déclencher une réaction allergique grave connue sous le nom de choc anaphylactique, entraînant la mort en quelques minutes. C’est ce qui s’est passé à Aurillac pour une personne qui a fait un arrêt cardiaque et a été réanimée par les équipes du SAMU sur place.

Que faire en cas de piqûre ?

Selon l’Assurance maladie, le premier réflexe est d’identifier l’insecte en cause. Ensuite, les gestes à adopter dépendent de la localisation. « Si la piqûre est située sur les extrémités des membres supérieurs (bras, mains…), ôtez les bagues avant que les doigts ne soient trop gonflés », explique le site d’Ameli. Retirez le dard, lavez-vous les mains avec de l’eau et du savon et désinfectez la zone avec un antiseptique.

Un conseil en cas de douleur : le froid est un bon moyen de l'atténuer. « Vous pouvez tenir une poche de froid ou des glaçons enveloppés dans un tissu contre la zone piquée. »

Dans les 24 heures qui suivent la piqûre, l’Assurance maladie recommande de rester vigilant à l’apparition de réactions allergiques. Il est possible d’appliquer une pommade antihistaminique. Si la zone reste gonflée, il est préférable de consulter un médecin pour déterminer un traitement adapté.

Appeler le 15 ou le 112 en cas de réactions allergiques graves

Des piqûres multiples comme lors de l’attaque d’Aurillac constituent une urgence absolue. L'organisme ne peut supporter une dose de venin trop importante (cinq piqûres en moyenne pour un enfant et vingt pour un adulte). En cas de lésions dans la bouche, près des yeux, ou si vous observez des difficultés respiratoires, une chute de tension artérielle et l’apparition de plaques rouges sur tout le corps, il faut immédiatement appeler le 15 ou le 112.

Dans le cas où la victime n’en est pas à sa première réaction allergique grave, elle peut avoir sur elle un stylo d'adrénaline auto-injectable. Il faut lui injecter sur la cuisse sans attendre les secours. « Pensez à signaler l’injection auprès des services de secours : une telle intervention nécessite une surveillance médicale par la suite », précise l'Assurance maladie.

Bien que ce soit très agréable, les autorités sanitaires recommandent de ne pas marcher pieds nus dans l’herbe pour éviter les piqûres sous le pied. Évitez également les produits sucrés, qui peuvent les attirer.

Le maire d’Aurillac annonce sur France 3 Régions que la ruche en question sera retirée. « Ça ne règle pas le problème des frelons, mais ça évite que ça recommence en ville. » En attendant, une enquête a été ouverte par le parquet, précise France Info.