La science découvre enfin pourquoi vous n’avez eu que des filles ou que des garçonsImage d'illustration Istock

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Les croyances populaires s'accrochent à l’idée que chaque grossesse est un tirage au sort : garçon ou fille, 50/50. Pourtant, une étude publiée le 18 juillet 2025 dans la revue Science Advances remet en question cette vision. En analysant les données de 58 007 infirmières américaines et de leurs 146 064 enfants nés entre 1956 et 2015, des chercheurs ont découvert que certaines familles ont plus de chances d’avoir des enfants du même sexe.

Un hasard pas si aléatoire

Les scientifiques de la Harvard T.H. Chan School of Public Health, l’école de santé publique de l’université de Harvard, expliquent que si le sexe d’un enfant était vraiment dû au hasard, on s’attendrait à une répartition différente. Exemple : dans une famille de quatre enfants, avoir deux garçons et deux filles serait le scénario le plus probable. Mais ce que les chercheurs ont observé, c’est une surreprésentation de familles avec uniquement des garçons ou uniquement des filles.

« Si vous avez eu deux ou trois filles et que vous essayez d’avoir un garçon, sachez que vos chances ne sont pas de 50-50. Vous avez plus de chances d’avoir une autre fille », a déclaré au Washington Post Jorge Chavarro, professeur de nutrition et d’épidémiologie et auteur principal de l’étude.

L’âge de la mère en question

Les chercheurs ont tenté de déterminer ce qui pourrait expliquer que certaines femmes ne mettent au monde que des filles quand d’autres n’ont que des garçons. Ils ont remarqué que l’âge de la mère jouait un rôle dans la détermination du sexe. « Les femmes âgées de 29 ans ou plus quand elles accouchent de leur premier enfant ont 13 % de chances en plus d’avoir seulement des garçons ou seulement des filles par rapport aux femmes de moins de 23 ans », résume l’étude. Ce lien reste modeste, mais il suggère que des facteurs biologiques liés à l’âge maternel pourraient jouer un rôle.

Et la génétique dans tout ça ?

Outre l’âge, les chercheurs mettent en avant d’autres facteurs. Le premier : l’évolution du pH vaginal lié à l’âge. « Au cours du vieillissement, le raccourcissement de la première phase du cycle menstruel peut favoriser la naissance de garçons, et dans le même temps, la diminution du pH vaginal peut favoriser la survie des spermatozoïdes porteurs d’un chromosome X, ce qui augmente les chances d’avoir une fille », explique le Dr Siwen Wang, professeur à l’université de Harvard dans New Scientist.

Les chercheurs ont aussi analysé le génome des participantes pour voir si certaines variantes génétiques étaient associées à cette tendance. Résultat : deux gènes sont ressortis du lot. « Les femmes qui n’ont que des filles ont tendance à posséder une forme spécifique du gène NSUN6 sur le chromosome 10, tandis que les femmes avec seulement des fils ont tendance à avoir des variants spécifiques du gène TSHZ1 sur le chromosome 18 », précise l’étude.

Limites de l’étude

Ces résultats inédits et surprenants doivent toutefois être pris avec précaution. Cette recherche se base sur une population spécifique : des infirmières américaines, majoritairement blanches. Cela limite la possibilité de généraliser les résultats à d’autres populations ou contextes culturels.

L’équipe de chercheurs de l’université américaine a déclaré au Washington Post que les études futures devraient explorer comment le mode de vie, la nutrition et l’exposition aux produits chimiques environnementaux pourraient affecter ces modèles.