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Dans une société où l’ultra consommation, longtemps considérée comme le Graal pour se sentir épanoui, se heurte aujourd'hui à des considérations économiques, environnementales et éthiques fortes, il semblerait que le bonheur réside dans la simplicité ! C’est en tout cas les résultats d’une étude menée par les chercheurs du département de marketing de l’Université d’Otago en Nouvelle Zélande et récemment publiée dans le Journal of Macromarketing.

Après avoir cherché à comprendre la relation entre la consommation et le bien-être, les chercheurs ont découvert que les gens sont plus heureux et plus satisfaits lorsqu’ils adoptent des modes de vie durables et résistent aux tentations du consumérisme.

Dans un monde où les mariages de milliardaires sont traités comme des occasions d’État et où les yachts privés sont les nouveaux symboles de statut social, la simplicité volontaire offre un contre-récit calme et puissant – un récit qui valorise le suffisant plutôt que l’excès, la connexion plutôt que la consommation et le sens plutôt que le matérialisme”, précisent les chercheurs. Moins mais mieux, c’est en substance ce sur quoi reposerait notre bien-être désormais.

La “simplicité volontaire”, le mode de vie du futur ?

Le concept n’est pas entièrement nouveau. La “simplicité volontaire” ou “sobriété volontaire” (quelquefois aussi appelée “sobriété heureuse”), qui s’inscrit dans le grand mouvement de la décroissance, doit beaucoup au médecin québécois Serge Mongeau qui aura milité toute sa vie pour faire passer l’idée que le bien-être ne peut reposer que sur une “vie frugale, écologique et communautaire”. Ce que semblent rejoindre les données étudiées par les chercheurs néo-zélandais. Toutefois, ce n’est pas simplicité en elle-même qui mène au bonheur, mais ce qu’elle permet : plus d'opportunités d'interaction personnelle et de connexion sociale que les contextes d'échange conventionnels, tels que les jardins communautaires, le partage des ressources et les plateformes de prêt entre pairs.

Ce n’est pas directement l’engagement envers la simplicité matérielle qui conduit au bien-être, mais la satisfaction des besoins psychologiques et émotionnels qui découle des relations, des liens sociaux, de l’engagement communautaire et du sentiment de vivre une vie pleine de sens et de sens”, précisent ainsi les chercheurs.

Bien-être : comment s’inspirer du lagom suédois ?

En Europe du Nord, du côté de la Suède on pratique la simplicité volontaire assez naturellement, c’est ancré dans la culture. Ce qui explique que les Suédois sont régulièrement sur le podium du World Happiness Record des pays les plus heureux au monde ? Peut-être, on peut être tenté d’y croire.

Lagom est un adverbe qui signifie “ni trop, ni trop peu” ou “moyen”, et illustre ce courant minimaliste qui prône la modération et recherche l’équilibre, que l’on parle de vie personnelle, de vie professionnelle, d’hygiène de vie, de loisir ou de tout autre domaine.

Concrètement, il s’agit de favoriser la qualité, la durabilité, le besoin réel et une consommation raisonnée en toutes choses : cela va de ce que l’on met dans son assiette aux activités de loisir, en passant par nos relations sociales ou notre façon de travailler. En adoptant un mode de vie plus proche du lagom suédois, on réduit le rythme mais aussi le stress et l’épuisement émotionnel, et surtout on s’élève à une satisfaction plus pérenne, moins assujettie à la recherche de gratification. En éliminant les quêtes matérielles inutiles et excessives on retrouve du temps, et surtout… du sens.