Conseils de psys pour ne pas surinterpréter une situationIstock

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D’un coup, votre ventre se noue, vous ressentez une pointe au cœu r. Votre sang ne fait qu’un tour et votre cerveau ne se concentre plus que là-dessus. Que ce soit avec vos proches, au travail ou en présence d’inconnus, une situation très désagréable vient de se produire, suscitant en vous une poussée de tristesse, de crainte, ou encore de colère. Mais qu’en est-il réellement ? La situation est-elle en votre défaveur, ou bien est-ce le fruit de votre interprétation ?

Pour démêler le vrai du faux et nous aider à faire face à ce genre de submersion émotionnelle, il existe des outils à garder en tête le moment venu. Créés dans le cadre des thérapies comportementale dialectique, ils peuvent servir de base de réflexion, de “guide” lors de moments de détresse.

Comment une situation objective devient subjective

De nombreuses émotions et actions sont déclenchées par nos pensées et nos interprétations des événements plutôt que par les événements eux-mêmes. Un événement mène à des pensées, qui mènent à des émotions, ou vice-versa.

Dans les deux cas, c’est notre interprétation des faits, que ce soit par des pensées ou par des émotions, qui peut créer une situation de détresse ou d’inconfort pour nous. C’est pourquoi examiner nos pensées et vérifier les faits peut nous aider à changer une émotion !

Comment vérifier une situation factuellement ?

Mais comment faire pour vérifier les faits lors d’une situation de la vie de tous les jours ? En premier lieu, il est important d’identifier l’émotion inconfortable, celle que l'on veut changer. Pour ce faire, il est important de s’entraîner à déceler, décrypter et comprendre ses propres émotions. Vous pouvez indiquer son intensité sur une échelle de 1 à 5.

Le deuxième facteur à identifier est l’événement qui a déclenché cette émotion. Vous pouvez, pour ce faire, décrire les faits observables seulement, à travers vos sens. C’est ainsi que vous aurez la description la plus objective possible.

Par la suite, demandez-vous quelles sont vos interprétations, vos pensées et vos certitudes concernant ledit événement. En les identifiant et les détachant des faits concrets, vous pourrez alors penser à d’autres interprétations possibles. Ainsi, tentez d’explorer la situation sous toutes ses facettes et selon tous ses points de vue. Vous pourrez alors plus facilement analyser vos interprétations et vos hypothèses, pour voir si elles correspondent vraiment aux faits !

Imaginer le pire pour l’éviter

Une fois que vous avez bien analysé l’événement et la situation de manière objective, vous pouvez alors vous demander : est-ce que je présuppose d’une menace ? Car c’est sûrement de là que vient votre émotion ou pensée négative. Vous pouvez alors nommer ladite menace, et évaluer la probabilité (approximative !) que l’événement menaçant se produise réellement. Ensuite, imaginez toutes les autres issues possibles.

Lorsque vous avez bien compris quelle “catastrophe” vous craignez, imaginez qu’elle se produise réellement. Cela peut paraître contre-intuitif, mais vous aidera en réalité à anticiper. Imaginez donc que vous faites face efficacement à cette catastrophe, soit en résolvant le problème, soit en l’anticipant, soit juste en l’acceptant, tout simplement.

Enfin, vous pourrez alors vous demander : mon émotion, et/ou son intensité, correspondent-elles aux faits réels ? Vous pourrez alors vous rendre compte que cette fameuse émotion négative, que vous ressentez et vous gâche le moment, est très certainement distincte de la réalité. Ainsi, ils vous sera plus simple, soit d’abandonner cette émotion (ou est-ce elle qui vous abandonne ?), ou de comprendre comment résoudre le problème.