Ce mal de dos auquel on ne pense jamais en été : le syndrome du hamacIstock

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Ce que certains professionnels de santé appellent à demi-sérieusement le “syndrome du hamac” n’est pas un diagnostic officiel, mais une image parlante pour décrire une réalité médicale bien connue, la souffrance des vertèbres cervicales et du haut du dos en lien avec une posture prolongée inadaptée.

Sous ce nom évocateur se cache une forme fréquente de ce qu’on appelle en médecine le syndrome du défilé cervico-thoraco-brachial (ou thoracic outlet syndrome), un trouble musculo-nerveux lié à la compression de structures sensibles entre le cou et la clavicule. Cette zone de passage, très sollicitée, devient vulnérable lorsque l'on reste trop longtemps dans des positions qui relâchent tout sauf la tension.

Et si, cet été, en croyant reposer votre dos, vous lui imposiez une contrainte sans vous en rendre compte ?

Pourquoi un simple moment de détente peut devenir un piège postural ?

Le hamac est synonyme de repos, de farniente et de vacances. Mais allongé dedans pendant de longues périodes, tête inclinée, épaules relâchées et dos en légère torsion, vous exposez sans le savoir votre colonne cervicale à un stress insidieux. La nuque n’est pas soutenue, les trapèzes se tendent, les muscles profonds du cou perdent leur tonus. Résultat : une pression s’exerce sur les nerfs et vaisseaux qui cheminent dans cette zone sensible.

Et ce constat ne s’applique pas qu’au hamac. Transat trop creusé, serviette posée à même le sol, canapé d’extérieur mal soutenu, longue séance de lecture au bord de la piscine ou sieste dans une voiture stationnée : les postures de vacances, en apparence inoffensives, multiplient les occasions de désaligner la colonne. Ce sont souvent des micro-contraintes, mais lorsqu’elles durent, elles finissent par s’imprimer dans les tissus.

Peu à peu, des tensions apparaissent. Le cou devient raide, une douleur peut irradier vers l’omoplate ou l’épaule, parfois jusque dans les doigts. Vous sentez des fourmillements, une sensation de bras lourd ou engourdi. Ce n’est peut-être pas simplement “une mauvaise position” mais ce sont les signaux d’un conflit neuro-musculaire installé.

Il ne concerne donc pas uniquement les sportifs ou les professionnels exposés à des mouvements répétitifs mais il peut aussi être déclenché par une journée trop statique au bord de la piscine.

Est-ce un problème ponctuel ou un vrai trouble à surveiller ?

Beaucoup ressentent ce type de gêne sans aller jusqu’à consulter, pensant à tort que cela passera. Pourtant, chez certaines personnes, ces douleurs peuvent s’installer durablement, surtout si le terrain est favorable. C’est-à-dire une musculature peu tonique, des antécédents cervicaux, un travail sédentaire ou des gestes répétitifs.

Le syndrome du défilé cervico-thoraco-brachial est bien documenté dans la littérature médicale. Il peut prendre plusieurs formes : compression nerveuse (avec perte de sensibilité ou de force), compression veineuse (gonflement du bras) ou même artérielle (doigts froids ou bleutés). Il ne concerne donc pas uniquement les sportifs ou les professionnels exposés à des mouvements répétitifs mais il peut aussi être déclenché par une journée trop statique au bord de la piscine.

Quand faut-il s’inquiéter de ses douleurs cervicales en vacances ?

Si les douleurs persistent au-delà de 48 heures malgré le repos ou si elles reviennent dès que vous vous allongez à nouveau dans la même posture, mieux vaut consulter. Le médecin pourra réaliser quelques tests simples ou vous orienter vers un spécialiste pour confirmer l’origine des symptômes.

Dans certains cas, un électromyogramme (EMG), une IRM ou un Doppler sont utiles pour identifier la zone de compression. La majorité des syndromes sont bénins et traités sans chirurgie : rééducation posturale, étirements spécifiques, exercices de renforcement musculaire sont souvent très efficaces.

Comment prévenir ces tensions sans renoncer au hamac ?

Pas besoin de bannir le hamac, loin de là ! Il suffit d’adopter de bonnes habitudes : caler la nuque avec un petit coussin, changer de position régulièrement, éviter de lire ou de somnoler des heures d'affilée sans bouger. Pensez à mobiliser votre cou toutes les 30 à 45 minutes, à faire quelques rotations douces des épaules ou des bras.

Et si vous avez déjà des antécédents cervicaux ou des douleurs régulières à la base du cou, profitez de l’été pour renforcer la sangle scapulaire avec des exercices simples. Ce sont les muscles profonds du cou, des trapèzes et des omoplates qui vous protègent au quotidien, y compris dans le hamac, le transat ou sur la serviette de plage !