
Les scientifiques lancent un signal d’alarme fort en ce mois de juillet : les cas de cancer du foie pourraient doubler d’ici 2050 si rien n’est fait. Cette projection inquiétante est issue d’une vaste étude, menée par une cinquantaine d’experts internationaux et publiée ce lundi 28 juillet 2025 dans The Lancet Gastroenterology & Hepatology. Elle révèle que 1,52 million de décès annuels sont à craindre à l’échelle mondiale, contre 866 000 en 2022. Et ce, alors même qu’une grande partie de ces cancers est évitable.
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Cancer du foie : symptômes, survie, traitementsLe cancer du foie est désormais le sixième le plus fréquent dans le monde, et le troisième plus meurtrier. Mais l’étude met en lumière une réalité : plus de 60 % des cas pourraient être évités grâce à des mesures de prévention ciblées. Les experts insistent sur l’urgence à renforcer les leviers existants, accessibles mais encore trop peu actionnés.
En France comme ailleurs, les autorités sanitaires appellent à une mobilisation collective. L’enjeu est d’autant plus crucial que le carcinome hépatocellulaire (CHC), forme la plus courante de ce cancer, reste encore aujourd’hui peu connu du grand public. Et ce,malgré un pronostic particulièrement défavorable : le taux de survie à cinq ans est estimé à environ 30 %.
Prévenir le cancer du foie : alimentation, hygiène de vie, sobriété
Alors, que faire pour limiter les risques de développer un cancer du foie ? Si le diagnostic reste souvent tardif, les moyens de prévention sont bien connus et efficaces. Le premier d’entre eux concerne la consommation d’alcool. À long terme, cette substance provoque des lésions chroniques du foie, menant à la cirrhose, terrain propice au développement d’un CHC. De même, la prévention passe par la réduction du tabac, qui reste un facteur aggravant bien établi.
Autre cause cruciale : le surpoids. Les personnes souffrant d’obésité, de stéatose hépatique non alcoolique (une maladie du foie liée à une alimentation déséquilibrée) ou de diabète de type II présentent également un risque accru. Une alimentation pauvre en graisses saturées et en sucres, mais riche en fibres (légumes, céréales complètes…) aide à limiter le risque. De même, pratiquer une activité physique régulière permet de mieux contrôler son poids.
L’exposition à certaines toxines alimentaires doit également être surveillée, notamment les aflatoxines, substances cancérogènes produites par des moisissures dans des denrées mal stockées. Enfin, des substances comme le chlorure de vinyle ou l’arsenic, utilisées dans certains milieux professionnels ou présentes dans l’eau contaminée dans certains pays, sont également pointées du doigt.
Vaccination : comprendre le lien entre hépatites et cancer du foie
Mais ce n’est pas tout : il existe un vaccin capable de prévenir le cancer du foie ! Le lien entre cette maladie et les hépatites virales est aujourd’hui clairement établi. Les CHC se développent généralement sur un foie atteint de cirrhose, elle-même souvent provoquée par une infection chronique par le virus de l’hépatite B ou C. À l’échelle mondiale, ces infections sont donc responsables d’une part très importante des cancers du foie liés à une cause infectieuse.
La vaccination, disponible depuis plusieurs décennies, est un outil efficace : elle protège non seulement contre l’infection, mais prévient aussi le développement du cancer du foie à long terme. Partiellement ou intégralement remboursés en France selon les cas, ces vaccins ne sont pourtant pas généralisés. Pour être pris en charge à 100 %, rendez-vous dans un établissement public (dispensaire, centre de protection maternelle et infantile, centre de vaccination gratuit).
Les experts ont donc proposé dix mesures aux gouvernements, afin de limiter la progression de ce cancer. Parmi elles figurent l’intensification des efforts de vaccination, un prix minimum par unité d’alcool et des campagnes de prévention.