
Le gouvernement veut que nous dormions mieux ! Il a donc validé ce mardi 22 juillet la feuille de route proposée par l’Institut national du sommeil et de la vigilance (INSV), la Société française de recherche en médecine du sommeil (SFRMS), l’Inserm, Santé publique France et la Direction générale de la santé (DGS).
Il faut dire qu’il y a de quoi s’inquiéter. Un Français sur deux souffre d’un trouble du sommeil selon les chiffres du ministère de la Santé. Avec des conséquences directes sur la santé et la forme : baisse de la vigilance et de la concentration en journée, irritabilité, augmentation du risque de très nombreuses maladies… le quotidien n’est pas facile pour les mauvais dormeurs. Mais en été, c’est pire encore. Les conditions climatiques - autrement dit la chaleur, même en dehors des épisodes de canicule - altèrent encore un peu plus la qualité des nuits puisque la température idéale d'une chambre doit se situer entre 16 et 18 °C, pas plus : on transpire, la thermorégulation naturelle fonctionne moins bien, la mélatonine (hormone essentielle à l’endormissement et au sommeil) peut être sécrétée de façon un peu anarchique…
Dans ces conditions, tout est bon pour essayer de rafraîchir l’environnement et essayer de trouver le sommeil. Tout ? Pas tant que cela. Dormir la fenêtre ouverte, une pratique courante en été, fait plus de mal que de bien à nos nuits, surtout en ville.
Dormir la fenêtre ouverte : une fausse bonne idée !
Sentir la brise qui nous caresse le corps est agréable, on ne va pas se mentir. Et comme on a moins chaud, ou tout du moins l’impression d’avoir moins chaud, on se sent dans de meilleures dispositions pour dormir.
Ce que l’on oublie trop souvent en revanche, c’est que l’extérieur peut comporter son lot de perturbateurs du sommeil, auxquels nous ne sommes pas exposés quand nous dormons la fenêtre fermée. Résultat : ces pollueurs, visibles et invisibles, fragmentent notre sommeil, provoquent des réveils nocturnes, perturbent les cycles naturels du sommeil, raccourcissent nos nuits. Or, ce dernier point est loin d’être anodin, car nous avons impérativement besoin de cycles de sommeil de qualité pour récupérer de la journée passée et fonctionner le lendemain de manière optimale.
“Si on dort moins de 7 heures par nuit régulièrement, on rentre dans une dette cumulative de sommeil, qui multiplie par 2,5 le risque infectieux, par 3 le risque de prise de poids, par 3 le risque d’accidents sur la route et dans un pourcentage non négligeable le risque de dépression”, avait ainsi expliqué le Dr Pierre Philip, chef du service universitaire de médecine du sommeil au CHU de Bordeaux, dans une interview pour Medisite, il y a quelques semaines.
Pollution sonore : un cauchemar pour les nuits !
Depuis quelques années, les voix s’élèvent pour dénoncer les effets délétères du bruit sur notre santé. On parle même aujourd’hui de pollution sonore.
“Le bruit peut entraîner une irritabilité, une anxiété, une agressivité, voire une dépression”, rappelle l’Assurance maladie; sans parler des risques pour notre audition ou notre coeur, puisque la pollution sonore augmente la sécrétion d’hormones comme le cortisol et l’adrénaline ce qui peut expliquer “le développement de maladies cardiovasculaires après plusieurs années d’exposition au bruit.”
La nuit ? C’est pire encore. “Le bruit entraîne une fragmentation du sommeil ce qui diminue considérablement sa qualité et donc son pouvoir récupérateur”, avait ainsi expliqué la Dre Joëlle Adrien, médecin neurobiologiste et directrice de recherches à l’Inserm, lors de la grande enquête sur l’environnement et le sommeil menée par l'INSV il y a une dizaine d’années.
Et comme une mauvaise nouvelle arrive rarement seule, sachez que vous n’êtes pas forcément à l'abri en pleine campagne, car le bruit n’est pas le seul perturbateur venu de l’extérieur la nuit. La lumière, même faible d’un lampadaire de hameau, et la pollution atmosphérique ou les allergènes peuvent aussi nuire à la qualité du sommeil.
Été : quelles solutions pour bien dormir sans ouvrir la fenêtre ?
Vous avez toujours l’option de climatiser la chambre, même si cette solution est gourmande en énergie et entretient aussi (malheureusement) le réchauffement climatique. D’autres pistes, plus écologiques et plus économiques peuvent aider. Vous pouvez prendre une douche tiède au coucher par exemple, opter pour une literie dédiée (un matelas “été” favorise une meilleure circulation de l’air et évite la transpiration), garder votre chambre au frais en aérant tôt le matin et le soir, en fermant les volets en journée ou en optant pour des rideaux thermiques. Un ventilateur peut être apprécié, à condition qu’il ne soit pas bruyant ! Les modèles récents disposent généralement d’un mode “nuit”, activez-le systématiquement.