Moustiques : carte d’identite des plus meurtriers et zoom sur 7 maladies qu’ils nous reservent

Ennemi public numéro un et détenteur du palmarès du plus grand tueur jamais enregistré, depuis des décennies, le moustique sème la terreur dans de nombreux territoires. Aujourd’hui, avec la hausse des températures, cet insecte microscopique s’adapte très bien aux conditions climatiques européennes et notamment à celles de l’Hexagone. Selon l’Institut Pasteur, « ce sont près de 3 500 espèces de moustiques qui ont été décrites, dont 65 ont déjà été retrouvées en France hexagonale. » De quoi réfléchir à deux fois avant de porter un short cet été.

Aedes aegypti, Aedes albopictus et Aedes polynesiensis

Le plus célèbre, présent sur toutes les lèvres et gravitant dans toutes les conversations, est sans grande surprise le moustique tigre, de son nom scientifique : Aedes albopictus. Originaire d’Asie, ce nuisible a très bien su s’adapter au climat européen. « Au cours de ce siècle, près d’un milliard de personnes pourraient être exposées pour la première fois à une transmission virale par Aedes albopictus », indiquait en mars 2019 une étude publiée dans la revue Plos.

Les Anophèles et les Culex

Mais savez-vous qu’il est issu d’une grande famille ? Aedes aegypti, un de ses cousins, est actif principalement dans les régions tropicales et subtropicales d’Amérique, d’Afrique, d’Asie et du Pacifique. Autrement dit, dans une grande partie du globe. Dans les îles du Pacifique, notamment en Polynésie française, c’est Aedes polynesiensis qui est implanté.

En dehors de ce légendaire Aedes, d’autres insectes responsables de plusieurs maladies à travers le monde restent sous le feu des projecteurs des scientifiques. C’est le cas des Anophèles et des moustiques du genre Culex. Le premier n’est pas encore présent en Europe.

Une surveillance renforcée

« Qu’ils soient Anophèles dans les zones à paludisme, moustiques tigres dans les régions touchées par la dengue et le chikungunya, ou moustiques communs dans les foyers de virus du Nil occidental, ces espèces témoignent de la grande adaptabilité des moustiques et de la nécessité d’une surveillance internationale continue face à la diversité des maladies vectorielles. Et cela, particulièrement dans un contexte de changement climatique et de flux de population intercontinental », alerte l’Institut Pasteur dans un communiqué publié le 11 juillet.

Pas de panique pour autant, à l’heure actuelle, la grande majorité des moustiques établis sur l’Hexagone ne sont pas vecteurs de maladies. « Les mécanismes expliquant pourquoi seuls certains moustiques sont aptes à transmettre spécifiquement des arbovirus en tant que vecteurs sont encore mal connus. On sait toutefois déjà que cette spécificité est modulée par l’affinité moléculaire du moustique et du virus », explique l’Institut de recherche.

Pour aller plus loin, voici la liste des maladies transmises par les moustiques actuellement connues.

Virus Usutu

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Le virus Usutu est un virus d’origine africaine, potentiellement transmissible à l’Homme. Considéré comme émergent en Europe, il a été détecté pour la première fois en France en 2015, par le réseau SAGIR, dans le Rhône et le Haut-Rhin. Il est depuis lors détecté chaque année.

Le virus circule essentiellement parmi les oiseaux. Il affecte principalement les merles, les moineaux, les mésanges et les rouges-gorges, mais aussi quelques oiseaux de proie (chouette, hibou) ou des oiseaux migrateurs. Il est transmis par la piqûre de moustiques.

L’infection est très souvent asymptomatique. En 2022, quatre Français en Gironde ont été infectés. Leurs symptômes étaient essentiellement similaires à ceux de la grippe (sensation de fatigue intense, maux de tête et éruption cutanée).

De manière très rare, chez les personnes immunodéprimées, il peut provoquer des troubles neurologiques.

Dengue

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La dengue est due à un arbovirus transmis par le moustique Aedes, qui vit en milieu urbain et affectionne les points d’eau stagnante autour des habitations. La femelle pique pour se nourrir et transmet alors le virus si elle est infectée. Il existe 4 types de virus : Dengue 1, 2, 3 et 4.

Les symptômes de la dengue incluent une fièvre élevée, une forte fatigue, des maux de tête intenses, des douleurs musculaires et articulaires, des nausées et vomissements, des éruptions cutanées et, dans les cas les plus graves, des saignements légers (gencives, nez).

Chikungunya

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La transmission de cette pathologie se fait par le moustique Aedes aegypti et Aedes albopictus. Le chikungunya est une maladie causée par un virus à ARN du même nom, appartenant au genre Alphavirus. Comme pour la dengue, ses vecteurs sont des moustiques femelles.

L’infection entraîne des atteintes articulaires aux poignets, doigts, chevilles, pieds, genoux et, plus rarement, aux hanches ou aux épaules. À cette atteinte articulaire s’ajoutent fréquemment des maux de tête accompagnés de fièvre, des douleurs musculaires, une éruption cutanée, une conjonctivite ou encore une inflammation d’un ou plusieurs ganglions lymphatiques cervicaux. Des saignements des gencives ou du nez ont également été décrits.

Zika

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La transmission de cette pathologie se fait par le moustique Aedes aegypti et Aedes albopictus. Les autorités sanitaires estiment que 70 à 80 % des personnes infectées par le virus Zika ne présentent aucun symptôme.

Si des symptômes apparaissent, ils se manifestent après une période d’incubation de 3 à 4 jours. Ils ressemblent aux symptômes de la dengue ou du chikungunya : fièvre, maux de tête, fatigue, douleurs musculaires et articulaires.

Dans certains cas, l’infection peut causer des complications neurologiques et auto-immunes sévères, en particulier le syndrome de Guillain-Barré et des anomalies congénitales chez les nouveau-nés, telles que la microcéphalie (tête anormalement petite).

Fièvre jaune

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Cette maladie est transmise par le moustique Aedes aegypti. L’infection par le virus de la fièvre jaune est asymptomatique pour de nombreuses personnes. Dans le cas contraire, après une incubation de 3 à 6 jours, la maladie provoque de la fièvre, des frissons, des douleurs musculaires et des maux de tête.

Dans les formes graves, au bout de trois jours, peut apparaître un syndrome hémorragique avec vomissements de sang noirâtre, une jaunisse qui donne son nom à la maladie et des troubles rénaux. La mort survient alors dans 20 à 60 % des cas, après une phase de délire, de convulsions et de coma.

Un vaccin, réalisé dans un centre agréé, est obligatoire pour voyager dans certains pays à risque. Malgré cette prévention, l’OMS estime chaque année à 200 000 le nombre de cas de fièvre jaune et à 30 000 le nombre de décès dus à cette maladie dans le monde.

Paludisme ou Malaria

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La transmission de Plasmodium d’un humain à un autre se fait par l’intermédiaire du moustique, le principal en cause étant Anopheles gambiae sur le continent africain.

Les symptômes sont nombreux. Après une période d’incubation de 8 à 30 jours, une fièvre se déclare. Elle peut s’accompagner d’un affaiblissement, de maux de tête, de douleurs musculaires, de vomissements, de diarrhées et/ou de toux. Les globules rouges infectés peuvent obstruer les vaisseaux sanguins, ce qui peut être mortel.

« Une fièvre accompagnée de tremblements, de sueurs froides et de transpiration intense peut survenir cycliquement, due aux différentes phases du cycle parasitaire. Des symptômes plus graves peuvent apparaître, tels qu’une difficulté respiratoire, des saignements, une jaunisse, une fatigue extrême et des convulsions », explique l’Institut Pasteur.

En 2022, l’OMS a recensé 249 millions de personnes dans le monde touchées par le paludisme.

Lymphœdème filarien

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La filariose lymphatique, communément appelée éléphantiasis, est une maladie tropicale négligée. L’infection se produit lorsque les parasites filaires responsables de la maladie sont transmis à l’être humain par des moustiques.

La plupart des infections sont asymptomatiques mais elles contribuent à la transmission du parasite. Ces infections entraînent toutefois une atteinte du système lymphatique et des reins et altèrent le système immunitaire de l’organisme.

Lorsqu’elle devient chronique, elle conduit à un lymphœdème (tuméfaction des tissus) ou à un éléphantiasis des membres (épaississement de la peau et des tissus).

En 2018, 51 millions de personnes avaient été infectées.

Virus du Nil occidental (West Nile)

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Le virus du Nil occidental est un arbovirus principalement transmis par des moustiques, pouvant provoquer des atteintes neurologiques chez l’homme. C’est un virus des oiseaux, qui peut aussi infecter l’homme et le cheval. En France, il est régulièrement mis en évidence dans le bassin méditerranéen.

Dans 80 % des cas, l’infection est asymptomatique. Les formes symptomatiques se manifestent par l’apparition d’une fièvre, de maux de tête, de douleurs dorsales et musculaires, d’une toux, d’un gonflement des ganglions du cou, d’éruptions cutanées, de nausées, de douleurs abdominales, de diarrhées et de symptômes respiratoires.

Des complications neurologiques comme la méningite ou l’encéphalite surviennent dans moins de 1 % des cas. La plupart du temps, le patient récupère spontanément, parfois avec des séquelles. Mais l’infection virale peut s’avérer mortelle, principalement chez les adultes seniors.

Encéphalite japonaise

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L’encéphalite japonaise est présente dans toute l’Asie du Sud et de l’Est, où elle provoque plusieurs dizaines de milliers de cas chaque année, avec 25 % de décès et 40 % de séquelles neurologiques.

Il existe un vaccin pour s’en protéger dans les zones à risques.

Encéphalite de Saint-Louis

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L’encéphalite de Saint-Louis est une maladie causée par un virus transmis à l’homme par un arbovirus de la famille des Flaviviridae. Les symptômes sont proches de ceux de l’encéphalite japonaise. La maladie sévit principalement aux États-Unis, au Canada et au Mexique.

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