L'été est là et bien installé sur tout l'hexagone. Une saison qui s'accompagne de chaleur et d'ensoleillement. Les personnes suivant un traitement contre un cancer ou l’ayant terminé depuis peu peuvent être plus sensibles aux rayons ultraviolets (UV). Cette sensibilité accrue est surtout due aux effets indésirables de certains médicaments qui fragilisent la peau ou la rendent photosensible. D’où l’importance de suivre avec soin toutes les recommandations médicales face au soleil, notamment pendant l’été.
Selon le traitement reçu, les risques liés à l’exposition au rayon du soleil varient. Alors que la période estivale vient de commencer et que la lumière est à son zénith, il est crucial d’en parler avec son oncologue ou son médecin traitant, qui évaluera les dangers et donnera les conseils adaptés.
Des traitements photosensibles
Beaucoup de traitements anticancéreux sont dits photosensibles, c’est-à-dire qu’ils tolèrent mal le soleil. « Ils peuvent être à l’origine de réactions cutanées imprévisibles sur les parties exposées aux UVA : rougeurs de la peau, démangeaisons, irritations avec parfois des éruptions de boutons, lésions de type urticaire », explique sur Rose Up le Pr Christophe Bédane, chef du service dermatologie du CHU de Dijon.
Les spécialistes insistent : la protection solaire doit être continue toute l’année. Selon l’Institut national du cancer, en France, le nombre de cas de mélanome cutané a été multiplié par cinq en moins de trente ans. Une hausse qui s’est poursuivie avec en moyenne 2 % de cas supplémentaires par an entre 2010 et 2023. “Ces chiffres rappellent l’urgence de sensibiliser chacun aux dangers du soleil et des UV artificiels, surtout à l’approche des congés estivaux”, avertit l’Institut Gustave Roussy dans un communiqué.
La règle ABCDE
La bonne nouvelle est que lorsqu'il est repéré le plus précocement possible, il a de meilleures chances de guérison. À l’inverse, s’il est détecté tard, il réduit fortement le pronostic. “Le mélanome est en effet un cancer à fort potentiel de métastases, notamment au niveau pulmonaire. D’où l’importance de photographier sa peau à intervalles réguliers, pour suivre toute évolution et surveiller ses grains de beauté”, ajoute le communiqué. La règle ABCDE aide à identifier ceux qui paraissent suspects.
A : Asymétrie B : Bords irréguliers C : Couleurs variées D : Diamètre dépassant 6 mm E : Évolution dans le temps
Au moindre doute, si un grain de beauté change d’aspect, gratte ou saigne, il est essentiel de consulter rapidement un médecin.
Les précautions spécifiques
D’autres précautions dépendent du traitement suivi. L’Institut Gustave Roussy détaille des conseils pour profiter de l’été plus sereinement.
Chimiothérapie
1/7
Certains médicaments entraînent une photosensibilisation : rougeurs, brûlures ou éruptions après exposition. La perte des cils rend aussi les yeux plus vulnérables, d’où le port de lunettes solaires à haute protection.
Radiothérapie
2/7
La zone irradiée devient très fragile. Elle doit rester protégée du soleil durant plusieurs mois, parfois plus d’un an, pour éviter brûlures ou taches permanentes.
Thérapies ciblées, immunothérapie
3/7
Certains traitements augmentent la réaction cutanée aux UV et le risque de coup de soleil sévère.
Hormonothérapie
4/7
Elle peut provoquer des taches pigmentées, surtout sur le visage.
Chirurgie
5/7
Une cicatrice exposée trop tôt risque une pigmentation définitive. Mieux vaut la couvrir soigneusement pendant un an au moins.
Vêtements protecteurs
6/7
L’Institut Gustave Roussy conseille de porter des habits couvrants même par forte chaleur. « Sans oublier d’appliquer une crème indice 50 toutes les deux heures, après baignade ou activité physique », souligne l’institut.
Hydratation de la peau
7/7
Après une radiothérapie, la peau traitée s’assèche plus vite qu’une peau non irradiée.
