
- 1 - Le chrome : un oligo-élément essentiel
- 2 - Les multiples bienfaits du chrome
- 3 - Pourquoi se supplémenter en chrome ?
- 4 - Fringales de sucre : pourquoi le chrome a-t-il un intérêt ?
- 5 - Comment lutter contre les fringales ?
- 6 - Chrome : ce que dit la réglementation
- 7 - Chrome : les apports recommandés et supplémentation
Vous avez des fringales de sucre ? Rassurez-vous, personne n’est épargné, pas même Karine Le Marchand. Cette dernière s’est vue recommander un complément alimentaire par son médecin : du chrome. A la pharmacie, elle a opté pour une cure d’ampoules de la marque Granions, comme elle le partageait en story Instagram. Mais que faut-il en penser ? Côté nutrition, le chrome est-il vraiment nickel ?
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Si vous remplissez l'un de ces 5 critères, réduisez le sucreLe chrome : un oligo-élément essentiel
“Le chrome est un oligo-élément essentiel, bien qu’en très faible quantité, pour le bon fonctionnement de l’organisme”, nous éclaire Dr Pascal Nourtier, nutritionniste à Paris. “Son rôle principal est d’améliorer l’action de l’insuline, une hormone-clé du métabolisme glucidique. En facilitant la liaison de l’insuline à ses récepteurs cellulaires, le chrome améliore la captation du glucose par les cellules, contribuant ainsi à une meilleure régulation de la glycémie”. En d’autres termes, le chrome aide l’organisme à mieux utiliser le sucre présent dans le sang, ce qui peut contribuer à prévenir les pics de glycémie et favoriser un meilleur équilibre métabolique.
Les multiples bienfaits du chrome
Mais ce ne serait pas là sa seule vertu ! L’expert en nutrition nous partage qu’en parallèle, plusieurs travaux ont également montré que le chrome, en particulier sous sa forme picolinate de chrome, pourrait intervenir dans le métabolisme lipidique, en contribuant à réduire les taux sanguins de cholestérol total et de triglycérides, tout en soutenant une perte de masse grasse dans certains contextes. C’est ce que confirme notamment une étude publiée en 2021 dans la revue Pharmacological Research : les auteurs y passent au crible plusieurs essais cliniques démontrant une amélioration significative du profil lipidique chez les personnes supplémentées en picolinate de chrome, avec une baisse mesurable du cholestérol total et des triglycérides.
Toutefois, le site de référence Vidal nuance : à l’heure actuelle, les aliments et compléments alimentaires contenant du chrome ne peuvent pas prétendre aider à contrôler son poids en favorisant le métabolisme des glucides, ni réduire la fatigue.
Pourquoi se supplémenter en chrome ?
Si le chrome reste méconnu du grand public, il n’en joue pas moins un rôle clé dans notre équilibre métabolique. Et quand il vient à manquer, une petite supplémentation, en particulier sous forme de picolinate de chrome, la plus efficace et la mieux assimilée selon Dr Pascal Nourtier, peut faire toute la différence. Tour d’horizon de ses bienfaits.
- Un allié de poids pour réguler la glycémie
Chez les personnes touchées par une résistance à l’insuline, un prédiabète ou un diabète de type 2, le chrome peut aider à retrouver un meilleur contrôle glycémique. Il agit en renforçant l’action de l’insuline, facilitant ainsi l’entrée du glucose dans les cellules. Idem pour le diabète gestationnel, voire le diabète de type 1, où il permettrait dans certains cas de réduire légèrement les besoins en insuline (sans jamais s’y substituer, bien sûr).
- Un coup de pouce minceur ?
En optimisant la sensibilité à l’insuline, le chrome aiderait l’organisme à mieux utiliser les glucides, à limiter les pics d’insuline (souvent associés au stockage des graisses) et à soutenir, dans une approche globale (à renfort d’alimentation équilibrée et activité physique adaptée), la perte de masse grasse.
- Un petit plus pour le cœur
Le chrome pourrait également avoir un effet bénéfique sur les lipides sanguins. Certaines données montrent une diminution des LDL-cholestérol (le “mauvais” cholestérol) et une amélioration générale du profil lipidique.
Fringales de sucre : pourquoi le chrome a-t-il un intérêt ?
Envies irrépressibles de sucre ? Le chrome pourrait bien vous donner un coup de pouce, comme il l’a fait pour Karine le Marchand. “Les fringales sucrées sont souvent liées à des variations rapides de la glycémie et à des mécanismes neurologiques impliquant la dopamine et la sérotonine. Le chrome, en régulant l’action de l’insuline, permet une absorption plus stable du glucose, réduisant ainsi les pics glycémiques suivis de chutes brutales, qui génèrent souvent des envies compulsives de sucre”, nous partage le nutritionniste. “Par ailleurs, certaines recherches suggèrent que le chrome pourrait moduler la réponse du cerveau aux signaux alimentaires, notamment ceux liés au sucre, en rééquilibrant les voies de récompense, ce qui réduit les impulsions alimentaires. En pratique, la prise de chrome peut donc être bénéfique pour les personnes qui souhaitent réduire leur consommation de sucre, éviter les compulsions, et stabiliser leur comportement alimentair e.”
Comment lutter contre les fringales ?
Outre le chrome, notre nutritionniste a plus d’un tour dans son sac pour réguler la glycémie. Il invite à avoir une approche globale, en s’appuyant notamment sur 4 axes. Tout d’abord, limiter les sucres rapides : exit les produits ultra-transformés, les sodas et autres aliments à index glycémique élevé, qui provoquent des pics suivis de chutes brutales de sucre dans le sang. À la place, on mise sur les fibres végétales, notamment solubles (présentes dans les légumes, les légumineuses, l’avoine ou les graines de lin), qui ralentissent l’absorption du glucose et évitent les montagnes russes glycémiques. Autre point : associer les glucides à des protéines ou des lipides lors des repas, une combinaison gagnante pour freiner la digestion des sucres. En outre, bouger un peu chaque jour, que ce soit via une marche digestive après le repas ou une séance de musculation légère, améliore directement la sensibilité à l’insuline et aide les muscles à capter le glucose plus efficacement. Enfin, Dr Pascal Nourtier invite également à fractionner les repas si besoin. “Chez certaines personnes, manger des quantités modérées mais plus fréquemment peut contribuer à une meilleure stabilité glycémique.”
Chrome : ce que dit la réglementation
Comme suggéré précédemment, la communication sur les bienfaits du chrome est strictement réglementé. Dans l’Union européenne, seules deux allégations de santé concernant le chrome sont autorisées par l’EFSA (Autorité européenne de sécurité des aliments) :
- Le chrome contribue au métabolisme normal des macronutriments (glucides, lipides, protéines).
- Le chrome contribue au maintien d’une glycémie normale.
Ces mentions sont strictement encadrées : toute autre allégation non validée par les autorités de santé est interdite.
Chrome : les apports recommandés et supplémentation
Chez l’adulte, l’apport nutritionnel conseillé en chrome se situe entre 25 et 35 microgrammes par jour. Dans le cadre d’une supplémentation, les études utilisent généralement des doses comprises entre 50 et 200 microgrammes de picolinate de chrome par jour, sans dépasser 250 microgrammes, seuil considéré comme sûr.
Vous l'aurez compris, le chrome, en particulier sous forme de picolinate (qui a une meilleure biodisponibilité, autrement dit, il est mieux absorbé par le corps), est un outil nutritionnel pertinent pour accompagner certaines problématiques modernes. Il est notamment beaucoup utilisé en micronutrition. “Bien entendu, il s’intègre dans une stratégie globale, fondée sur une alimentation équilibrée et un mode de vie actif”, nuance Dr Pascal Nourtier.