Un traitement contre l'obésité réduit le risque de cancer de l’intestinIstock

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Et si un traitement contre l’obésité pouvait avoir un effet deux en un ? Bonne nouvelle pour la recherche contre le cancer, une étude allemande vient confirmer d’autres recherches en ce sens : l’anneau bypass est bien lié à un risque plus faible de cancer colorectal !

Qu’est-ce que le pontage gastrique ?

Aussi appelée chirurgie gastrique de pontage, ou bypass, le pontage gastrique est une technique de chirurgie bariatrique qui réduit la taille de l’estomac et détourne une portion de l’intestin grêle. L’idée est simple : le chirurgien crée une petite poche gastrique d’environ 15 à 30 millilitres qui limite la quantité de nourriture ingérée. Il relie ensuite directement cette poche à l’intestin grêle.

Les effets sur la perte de poids sont démontrés depuis de nombreuses années ! Mais au-delà de celle-ci, cette intervention joue sur le parcours digestif. En effet, le contact des aliments et des acides biliaires avec les parties supérieures de l’intestin est modifié, entraînant plusieurs effets au niveau métabolique.

Comment cette chirurgie réduit-elle le risque de cancer colorectal ?

Or, ces modifications du trajet des acides biliaires dans le système digestif a aussi un impact direct sur les cellules cancéreuses colorectales ! C’est ce que vient de confirmer une étude de l'Université de Fribourg (Allemagne). Cette recherche, publiée dans Science Translational Medicine le 25 juin 2025, montre des résultats très prometteurs.

Chez la souris , des modèles combinant obésité et tumeur colorectale ont montré que, après le pontage gastrique, les tumeurs primaires étaient réduites de 60 % par rapport aux souris sans bypass . Mais ce n’est pas tout : les tumeurs se sont également nettement moins étendues au foie après le bypass, ce qui induit un moindre risque de formes métastatiques des cancers colorectaux. Et tout cela, même en l'absence de perte de poids.

Et les acides biliaires sont bien les responsables de ces heureuses différences ! Pour vérifier cela, les chercheurs ont mené une expérience similaire sur un autre groupe de souris. Cette fois, au lieu d’un pontage gastrique, les animaux ont subi une intervention qui redirigeait simplement les acides biliaires vers une partie plus éloignée de l’intestin grêle, sans toucher à l’estomac.

Résultat ? Cette opération a également permis de réduire les niveaux d’acides biliaires primaires dans le sang, et par la même occasion, la taille et la propagation des tumeurs colorectales. Et ce, de manière aussi efficace que le bypass ! Enfin, ils ont mené une dernière expérience a renforcé cette hypothèse : en laboratoire, les scientifiques ont observé que les acides biliaires primaires favorisaient la croissance des cellules du cancer colorectal. Des résultats qui laissent penser que cibler spécifiquement ces acides pourrait être une nouvelle solution de traitement de ce type de cancer.

Le cancer colorectal en France : les chiffres clés

Une avancée majeure lorsque l’on sait que le cancer colorectal est le troisième le plus courant en France, et le deuxième cancer le plus mortel, avec plus de 17 000 décès par an. Il touche en majorité les personnes de plus de 50 ans, mais la tendance récente montre une hausse des cas chez les personnes plus jeunes. En cause ? Notamment l’alimentation, l’obésité, la sédentarité, ou encore la consommation d’alcool.

La bonne nouvelle, c’est que détecté de manière précoce, ce cancer a un bon pronostic. C’est pourquoi les campagnes de dépistage ont lieu tous les ans pour les personnes âgées de 50 à 74 ans. Un simple test de selles suffit, ne faites pas l’impasse dessus !