3 avancées concernant le cancer du sein en 2025Istock
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L’année 2025 sera-t-elle celle de la lutte contre le cancer du sein ? Ces derniers mois marquent en tout cas des progressions très encourageantes dans ce domaine.

Une évolution importante lorsque l’on sait que ce cancer est celui qui touche le plus les femmes, avec une incidence en progression, qui touche actuellement 700 000 femmes en France. Bien que le taux de mortalité en France baisse, il reste le cancer le plus meurtrier chez les femmes, avec 12 000 décès par an.

Un nouveau médicament qui cible les cancers du sein avancés

La première avancée de ce début d’année 2025 concerne la mise sur le marché du médicament Enhertu. La FDA (Food and Drug Administration) a donné son feu vert pour ce nouveau traitement innovant. Il n’a ensuite pas tardé à être autorisé par l’Union européenne, ce qui le rend désormais disponible en France !

Ce traitement cible un type spécifique de cancer du sein, nommés HR-positif et HER2-low ou ultra-low et souvent difficile à traiter, car ils ne répondent plus aux traitements hormonaux classiques. Jusqu’ici, aucune thérapie ciblée n’était disponible pour les patientes atteintes de ces formes de cancer. Enhertu change la donne.

Mais comment fonctionne-t-il ? Développé par AstraZeneca et Daiichi Sankyo, il associe un anticorps (trastuzumab) ciblant la protéine HER2 à un médicament de chimiothérapie (deruxtecan). Ce duo permet de livrer le médicament directement dans les cellules cancéreuses, tout en épargnant les cellules saines.

Dans un essai clinique avec 866 patients, Enhertu a montré une réduction de 36 % du risque de progression du cancer ou de décès, mais aussi une survie sans progression du cancer de 13,2 mois (contre 8,1 mois avec une chimiothérapie classique).

Enhertu peut provoquer les mêmes effets secondaires que les autres traitements par chimiothérapie : fatigue, nausées, troubles digestifs, perte de cheveux, douleurs musculaires... Des problèmes pulmonaires graves peuvent aussi survenir, et les femmes enceintes ou désirant une grossesse doivent être encore plus vigilantes.

Une meilleure prise en charge du cancer du sein

Mais ce n’est pas tout. Ce début d’année 2025 marque également une avancée dans la législation française concernant la prise en charge du traitement du cancer du sein par l'assurance maladie.

Le cancer du sein étant reconnu comme affection longue durée (ALD), 100 % des traitements principaux (chimiothérapie, radiothérapie, chirurgie…) sont pris en charge. Seulement, cette maladie engendre encore des frais importants pour les patientes. La nouvelle loi, adoptée à l’unanimité, vise à renforcer la prise en charge des soins spécifiques au cancer du sein. Elle prévoit :

  • Le remboursement intégral par la Sécurité sociale de certains actes comme le tatouage médical post-ablation, le renouvellement des prothèses mammaires et l’achat de sous-vêtements adaptés.
  • Un forfait pour les soins de support (activité physique adaptée, nutrition, soutien psychologique).
  • Un second forfait pour les produits prescrits non remboursés (gels, crèmes, vernis).

Un parcours spécifique de soins de support sera créé, et la loi prévoit aussi des conventions pour encadrer les dépassements d’honoraires. Enfin, deux rapports gouvernementaux sont attendus sur le tatouage médical et une éventuelle indemnité de garde d’enfants.

L’intelligence artificielle au service du dépistage

La troisième avancée concerne l’amélioration du dépistage du cancer du sein, qui se poursuit en 2025. L’intégration de l’intelligence artificielle (IA) ce processus montre des résultats prometteurs. C’est ce que révèle une étude menée en Allemagne sur plus de 460 000 femmes, publiée dans la revue Nature Medicine. Les résultats de cette recherche dévoilent que l’IA améliore le taux de détection de 17,6 % par rapport à une lecture classique, sans augmenter le nombre de faux positifs.

Selon les chercheurs, cette technologie pourrait même remplacer à terme la double lecture humaine des mammographies, tout en maintenant un haut niveau de sécurité pour les patientes. Le processus étant nouveau, certains médecins appellent tout de même à la prudence, afin d’éviter le risque de surdiagnostic.