
- 1 - Un savon, c’est quoi ?
- 2 - Raison n°1 : Le savon est moins dangereux pour la santé
- 3 - Raison n°2 : Le savon pollue beaucoup moins l’environnement
- 4 - Raison n°3 : Le savon est économique
- 5 - Raison n°4 : C’est facile à transporter
- 6 - Comment bien choisir son savon ?
- 7 - Sous la douche, quel est le comportement à adopter ?
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Mais qu’est-ce que l’on entend exactement par le terme "savon" ? Celui-ci ne se résume pas à son état physique. Il en existe plusieurs types :
- Le savon solide : "Il résulte d’une réaction chimique que l’on appelle la saponification, explique Christine Lafforgue, dermo-pharmacologue. Elle fait agir de l’huile végétale et une base, c’est-à-dire de la soude ou de la potasse." Exemple : le savon de Marseille, qui contient de l’huile d’olive et de la soude. Le savon peut également être retrouvé à l’état liquide et, dans ce cas, contient de l’eau.
- Le syndet, ou "synthetic detergent" : on le trouve également sous le nom de pain dermatologique ou savon sans savon, sous forme solide ou liquide. "Il contient des tensioactifs chimiques : ce sont des molécules de synthèse qui lavent, moussent. Son pH [c’est-à-dire son niveau d’acidité] est réajusté pour se rapprocher de celui de la peau." Il est donc préconisé pour les peaux fragiles, sèches ou grasses.
Seulement deux ingrédients : Fabriqué dans les règles de l’art, le savon solide constitue l’alternative la moins artificielle car il n’est composé que de deux ingrédients, dont un complètement naturel.
Raison n°1 : Le savon est moins dangereux pour la santé
Ces molécules toxiques peuvent se retrouver dans plusieurs composants des produits cosmétiques contenant de l’eau, notamment les conservateurs, tels que les parabènes, qui empêchent le développement des bactéries : "Un savon solide n’a pas besoin de conservateurs puisqu’il ne contient pas d’eau, contrairement au gel douche. Or, les conservateurs industriels, dérivés de l’industrie du pétrole, sont presque tous des perturbateurs endocriniens ou des allergisants. Et tout ce qui est dérivé des produits de l’industrie pétrochimique est potentiellement cancérogène."
De plus, "le savon laisse moins de mousse que le gel douche, souligne Christine Lafforgue. La mousse n’est pas idéale car elle peut être irritante." En effet, les agents moussants, appelés tensioactifs, sont la plupart du temps sulfatés, ce qui agresse la peau. Et contrairement à ce que l’on pourrait penser, "plus de mousse" ne signifie pas "mieux lavé". Pour le Dr Gaucher, "la mousse, c’est surtout agréable et vendeur !"
Côté bio, les adeptes devraient là aussi être particulièrement attentifs aux étiquettes. "Les gels douche bio sont en effet moins irritants que les classiques. Au lieu d’utiliser des produits sulfatés et souvent chimiques, ils utilisent des produits tirés des végétaux qui sont soit des glucosides (dérivés du glucose), soit des acides glutamates (tirés du blé, du glucose et du saccharose). Cependant, ils ne dispensent pas de mettre un conservateur puisqu’il y a de l’eau, donc tout dépend de sa nature. Si c’est juste du citron, ça va. Mais dans tous les cas, plus il y a de substances, plus il y a de risques d’allergies." Et à ceux qui pensent avoir trouvé le bon compromis avec le savon liquide, Catherine Gaucher explique : "il contient de l’eau donc il oblige à mettre un conservateur à l’intérieur, ce qui rajoute là encore un ingrédient susceptible de dessécher la peau et de provoquer des réactions allergisantes."
Les personnes particulièrement sensibles à ces substances problématiques sont celles souffrant de maladies de peau telles que l’eczéma, le psoriasis ou la dermite séborrhéique, les personnes à peau fine car très réactives, et les bébés et les jeunes enfants "dont le système immunitaire cutané n’est pas encore terminé (avant 5 ans)".
Raison n°2 : Le savon pollue beaucoup moins l’environnement
Un autre point que marque le savon, c’est son assurance "zéro déchet", puisqu’il est, la plupart du temps, vendu sans emballage carton ou plastique.
Mais peut-on réellement décerner la Palme d’Or du meilleur produit d’hygiène au savon que l’on pense exempt de toute substance polluante ? "Presque, affirme Catherine Gaucher. La soude et la potasse qu’il contient sont polluantes, mais cela reste minime à côté des gels douche !"
Raison n°3 : Le savon est économique
En effet, "le pain de savon peut durer plusieurs mois et se conserver des dizaines d’années, indique le Dr Gaucher. Il existe même des shampoings en pain ; ceux-là peuvent nous durer un an." Le seul conseil de conservation à appliquer pour profiter au maximum de ses effets ? Bien le sécher après chaque utilisation, pour éviter la prolifération de bactéries.
Raison n°4 : C’est facile à transporter
Comment bien choisir son savon ?
- Pour l’hygiène corporelle, Catherine Gaucher préconise "le savon de Marseille ou d’Alep, qui contiennent tous les deux 72% d’huile d’olive". Ce pourcentage est d’autant plus important qu’il permet de repérer les contrefaçons, potentiellement néfastes pour notre peau. "Le savon est par nature un peu irritant par la potasse ou la soude avec laquelle il est fabriqué mais si l’on fait un savon à 72% d’huile végétale, il l’est alors nettement moins qu’un gel douche. S’il dessèche la peau, c’est que l’on n’utilise pas la vraie formule !"
Il est donc là aussi important de bien lire la composition du savon avant l’achat, car celle-ci peut révéler d’autres surprises. "Bien sûr, les savons peuvent contenir des tensioactifs, des allergènes comme les parfums, des silicones ou des conservateurs si les fabricants en ont ajouté." Qu’ils soient naturels ou synthétiques, ces additifs ne font que rallonger la liste d’ingrédients et donc celle des potentiels risques pour la peau qui leurs sont imputés.
Mais un savon qui respecte la formule originale de fabrication est-il fait pour tous les types de peau ? Quasiment : "Certaines peaux, comme celle des grands atopiques ou eczémateux par exemple, ne supportent aucun savon, ni aucun dégraissant quel qu’il soit. Seule l’huile est tolérable, et nécessite un rinçage abondant à l’eau si possible peu calcaire." En cas de problèmes de peau moins graves, préférez alors un pain dermatologique ou un savon surgras (pour restaurer le film hydrolipidique de la peau).
Sous la douche, quel est le comportement à adopter ?
Toutefois, "le grand décapage", c’est-à-dire des lavages trop fréquents et vigoureux à l’aide de produits particulièrement abrasifs, n’est pas utile fait remarquer le Dr Lafforgue. Au contraire, cela desservirait à la peau : "Des gels douche ou des savons trop agressifs éliminent tous les lipides à la surface de la peau et quand on se décape trop, ce qu’elle fait pour se défendre, c’est du gras." Un cercle vicieux va alors se mettre en place : les peaux grasses graisseront davantage, les peaux sèches deviendront encore plus sèches. Le film hydrolipidique, qui protège notre peau et détermine son pH, sera alors déstabilisé.
C’est également pour ces raisons que les professionnels s’accordent à dire que la peau du visage, particulièrement fragile, ne devrait être lavée avec aucun détergent : de l’eau suffit pour la nettoyer. Dans tous les cas, que ce soit sur la peau du visage ou celle du corps, une crème adaptée doit être appliquée "pour empêcher l’évacuation de l’eau qui s’y trouve naturellement", affirme Catherine Gaucher.
Au niveau des muqueuses, "le pH est légèrement alcalin avec une flore particulière, explique Christine Lafforgue. Les bacilles qui vivent sur la muqueuse vaginale sont très importantes à respecter, sinon la muqueuse va être asséchée, ce qui va entraîner une irritation importante." "Il faut faire attention à ne pas utiliser trop longtemps d’affilée un produit à pH acide, rajoute Catherine Gaucher, c’est-à-dire inférieur à 7, car il favorise le développement des candidoses." Dans ce cas, mieux vaut se tourner vers des produits spécifiques pour les muqueuses : "Les laboratoires en font des très intéressants, qui respectent le pH."
Dr Catherine Gaucher, médecin dermatologue homéopathe à Paris
Christine Lafforgue, Présidente de la Société Française de Cosmétologie
"Consommation de savon en France". Planetoscope.
"Consommation de gel douche en France". Planetoscope.
"Substances indésriables dans les cosmétiques - plus de 1000 produits épinglés !". Que Choisir. 7 juin 2017.