Fracture du col du fémur : pourquoi la rééducation est essentielle pour retrouver son autonomie ?©iStockIstock

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Chez les personnes âgées, la fracture du col du fémur est un accident fréquent. Le plus souvent causé par une chute. Chaque année en France, environ 80 000 personnes, principalement des femmes de plus de 70 ans, sont concernées. Cette blessure a des conséquences importantes sur la mobilité, l’autonomie, et peut fragiliser l’état de santé global. Heureusement, avec une prise en charge adaptée : chirurgie et rééducation, le retour à domicile est possible dans de bonnes conditions.

Prévenir avant de guérir

Avec l’âge, les os deviennent plus fragiles, surtout chez les femmes après la ménopause. D’où l’importance de prévenir plutôt que guérir : « Les femmes doivent surveiller leur minéralisation osseuse après la ménopause et suivre un traitement approprié en cas de carence minérale », explique sur son site, le Dr Gastaud Olivier, chirurgien orthopédique.

L’activité physique régulière, comme la marche, et une alimentation riche en protéines et en calcium contribuent à entretenir la masse musculaire et la solidité des os qfin d’éviter les fractures.

Que faire en cas de chute ?

Une fracture du col du fémur provoque une douleur vive qui empêche de bouger. « Les patients ressentent une douleur intense au niveau de la hanche avec un raccourcissement et une déformation du membre inférieur », précise le Dr Gastaud. « Il est crucial de ne pas se relever si l’on ressent une douleur pour éviter d’aggraver la fracture », insiste-t-il. L’hospitalisation est urgente pour confirmer le diagnostic avec une radiographie.

La chirurgie : première étape du traitement

L’intervention chirurgicale est incontournable. Son type dépend de l’âge du patient. Chez les plus jeunes, les médecins font une ostéosynthèse, c’est-à-dire une fixation des os à l’aide de vis ou de plaques. Chez les personnes âgées, plus sujettes à la fragilité osseuse, c’est généralement une prothèse totale de hanche qui est discutée.

Une rééducation adaptée

Pas le temps d’attendre. Dès le lendemain de l’opération, la rééducation commence. « Elle vise à faire marcher le patient et à maintenir ses mobilités articulaires », explique le Dr Gastaud. Cette étape est cruciale pour éviter la perte d’autonomie, surtout chez les personnes âgées.

Chez elles, la rééducation peut durer de quatre à six semaines. « Ils doivent réapprendre à marcher, à retrouver une autonomie dans leurs activités quotidiennes », ajoute-t-il. Un passage dans un service de rééducation est fortement recommandé pour un suivi intensif et adapté.

Le retour à la maison : une étape à anticiper

Sortir de l’hôpital ne signifie pas être totalement remis. Il faut préparer le retour à domicile en adaptant l’environnement :

  • Installer la chambre au rez-de-chaussée si possible.
  • Poser des barres d’appui dans les toilettes et la salle de bain.
  • Ajouter un rehausseur sur les WC.
  • Sécuriser les sols avec des tapis antidérapants.
  • Prévoir du matériel médical (lit, déambulateur…).
  • Installer une téléassistance.

Dans les premières semaines, l’aide d’une tierce personne comme une aide-ménagère pour l'hygiène de la maison ou le portage des repas, et une aide soignante pour l’aide à la toilette est souvent nécessaire.

Une aide financière peut vous soulager

L’Assurance Maladie propose une aide spécifique pour les retraités du régime général : l’Aide au Retour à Domicile après Hospitalisation (ARDH). Elle peut couvrir :

  • Des aides humaines : ménage, accompagnement, soins à domicile, etc.
  • Des équipements : téléalarme, barres d’appui, siège de douche, etc.

Cette aide est attribuée sous conditions de ressources. “Pour en bénéficier, parlez-en à l’assistante sociale de l’hôpital avant votre sortie. Elle évaluera vos besoins et transmettra le dossier à la CARSAT. Si l’ARDH est accordée, l’accompagnement dure jusqu’à 3 mois après le retour à domicile. Un intervenant de la caisse retraite reste en contact pour s’assurer que tout se passe bien”, précise le site améli.

Et si le retour à domicile n’est pas possible ?

Parfois, une prise en charge à domicile n’est pas envisageable. Des solutions existent alors : établissement de soins de suite, maisons de retraite médicalisées, etc. L’objectif reste le même : préserver au maximum l’autonomie et la qualité de vie de la personne.