
Principal symptôme : une forte pulsation au niveau du cou
Pourquoi : le pompage du cœur est actionné par des impulsions électriques* qui régulent le rythme en fonction des besoins de l'organisme. Elles peuvent être amplifiées ou désorganisées.
En cause : effort intense, anémie, fièvre, déshydratation, stress, maladie (hyperthyroïdie...), certains médicaments (décongestionnants...) et excitants (café, thé, boissons à base de cola...), tabac, alcool, drogues... Plus gravement, « la tachycardie peut être d'origine ventriculaire ou supraventriculaire**, témoins d'un dysfonctionnement du coeur », explique le Dr Souvet.
* qui proviennent d'un groupe de cellules cardiaques, le nœud sinusal.
** la tachycardie ventriculaire est liée à un état d'excitation anormal des ventricules (il existe un risque de mort subite) ; la tachycardie supraventriculaire, à une excitation anormale des oreillettes.
Une tension artérielle basse
Pourquoi : « On retrouve une tension artérielle basse surtout dans le cas d'une tachycardie ventriculaire ou supraventriculaire* très rapide. La tension artérielle va baisser, voire s'effondrer, témoin d'une mauvaise tolérance de la tachycardie par le coeur. Cette mauvaise tolérance impose un examen d'urgence », prévient le Dr Souvet.
A savoir : Une hypotension peut provoquer une tachycardie.
* la tachycardie ventriculaire est liée à un état d'excitation anormal des ventricules ; la tachycardie supraventriculaire, à une excitation anormale des oreillettes.
Vertiges, essoufflement… attention !
Pourquoi : « Une accélération trop importante de la fréquence cardiaque peut être associée à une baisse du débit sanguin (le ventricule du cœur n'ayant plus le temps de se remplir). La tension baisse, les organes dont le cerveau sont mal irrigués ce qui peut entraîner des vertiges et/ou une perte de connaissance » explique le Dr Souvet. De plus, « l'accélération augmente les besoins en oxygène du muscle cardiaque. Or, si son apport est insuffisant (en raison d'une atteinte des artères coronaires par exemple), cela peut entraîner une ischémie myocardique* pouvant générer notamment d'une douleur thoracique » , poursuit le spécialiste.
* déséquilibre entre les besoins du cœur en oxygène et l'apport issu de la circulation sanguine.
Des symptômes qui peuvent cesser spontanément
« Rien ne peut préjuger de sa durée. En revanche, une tachycardie avec un début et une fin brutale peut faire penser à une pathologie cardiaque », explique le Dr Souvet.
Quand consulter : si vous avez l'impression que les battements de votre cœur s'accélèrent, sont très forts par rapport à la normale plusieurs fois par semaine alors que vous ne faites aucun effort.
Parfois, il n’y a pas de symptômes
Attention : « L'absence de symptômes n'assure pas la bénignité de la tachycardie », indique le Dr Souvet.
Quels examens détectent la tachycardie ?
- l'électrocardiogramme : il s'agit d'un examen où des électrodes sont attachées sur le thorax. Les signaux électriques émis par le coeur sont enregistrés et donnent un tracé qui permet de compléter le diagnostic. Cet examen peut être poursuivi par un test d'effort, soit un électrocardiogramme pendant un exercice physique calibré, et une échocardiographie, voire un test Holter*.
- l'angiographie coronaire : il s'agit un examen radiologique sous anesthésie locale**, qui permet d'observer les artère s coronaires et de fournir un bilan de leur état.
* dispositif portable permettant l'enregistrement en continu de l'électrocardiogramme pendant au moins 24h.
** on introduit dans l'artère radiale ou fémorale au niveau du poignet une petite sonde que l'on pousse jusqu'aux artères coronaires. Un produit de contraste est ensuite injecté par la sonde.
Tachycardie : ça se soigne ?
Dans certains cas : il peut s'agir d'un mauvais fonctionnement du cœur. Certaines formes sont bénignes (tachycardies atriale...), d'autres potentiellement dangereuses (fibrillation ventriculaire...). Les traitements vont de la prise de médicaments anti-arythmiques à la pose d'un défibrillateur électrique interne*.
Parfois, la chirurgie est nécessaire et consistera à détruire la petite zone du myocarde que les examens ont défini comme « zone de déclenchement de la tachycardie ».
* implanté au niveau du cœur, il force le cœur à revenir à un rythme normal.
Remerciements au Dr Pierre Souvet, cardiologue et président de l'association ASEF (association santé environnement) – www.asef-asso.fr