Pneumonie sans fièvre : la pneumonie atypiqueIstock
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Lorsqu’on parle d’infection pulmonaire, on imagine immédiatement une forte fièvre, une toux grasse, et une sensation de malaise général. Pourtant, il existe une forme bien plus discrète, mais tout aussi sérieuse : la pneumonie atypique. Moins connue, elle peut passer inaperçue… notamment parce qu’elle ne provoque pas toujours de fièvre.

Qu’est-ce qu’une pneumonie atypique ?

La pneumonie atypique est une infection pulmonaire, causée par des bactéries différentes de celles à l’origine des pneumonies classiques. Parmi les coupables fréquents, on retrouve le Mycoplasma pneumoniae, la Chlamydophila pneumoniae ou encore la Légionella pneumophila.

Contrairement à lapneumonie typique, qui s’installe brutalement avec des symptômes francs, la forme atypique évolue souvent plus progressivement, avec des signes plus légers ou diffus.

Est-il possible d'avoir une infection pulmonaire sans fièvre ?

L’un des aspects trompeurs de la pneumonie atypique est l’absence de fièvre dans certains cas. Cela peut s’expliquer par :

  • une réaction inflammatoire plus modérée que dans les formes classiques,
  • un système immunitaire affaibli (chez les personnes âgées, par exemple),
  • ou encore une évolution lente et insidieuse, qui ne déclenche pas de réponse thermique du corps.

Cette caractéristique rend la maladie plus difficile à repérer, car beaucoup associent la gravité d’une infection à la présence de fièvre.

Comment attrape-t-on une infection pulmonaire ou une pneumonie ?

On attrape une pneumonie atypique en inhalant des agents infectieux (principalement des bactéries atypiques) transmis par voie respiratoire, souvent dans des lieux fermés ou en collectivité.
Voici les principaux modes de transmission :

Transmission interhumaine (gouttelettes)

  • Le Mycoplasma pneumoniae, le germe le plus fréquent, se transmet via les postillons, toux ou éternuements d’une personne infectée.
  • Le contact prolongé en collectivités (écoles, internats, maisons de retraite…) favorise la contagion.

Aérosols contaminés

  • La Légionella pneumophila ne se transmet pas de personne à personne, mais par inhalation de microgouttelettes d’eau contaminée (climatiseurs, douches, fontaines…).
  • Ce germe est souvent associé à des épidémies de légionellose dans des bâtiments mal entretenus.

Contamination indirecte

  • On peut aussi se contaminer en touchant des surfaces souillées par des sécrétions respiratoires, puis en portant la main à sa bouche ou son nez.
  • Cela concerne surtout les enfants ou les personnes vivant dans des milieux peu hygiéniques.

Quels sont les symptômes de la pneumonie atypique ?

Même sans fièvre, certains signes doivent alerter :

  • une toux sèche persistante,
  • une fatigue importante,
  • une sensation d’essoufflement, parfois au moindre effort,
  • des douleurs thoraciques,
  • des maux de tête ou un gêne générale.

Ces symptômes peuvent être confondus avec un simple rhume ou une bronchite, d’où l’importance de consulter votre médecin en cas de doute.

Qui sont les personnes à risque d'infection des poumons ?

La pneumonie atypique peut toucher tout le monde, mais certaines personnes sont plus vulnérables :

  • les petits enfants et adolescents, souvent exposés en collectivité,
  • les personnes âgées, chez qui les symptômes peuvent être très atténués,
  • les individus immunodéprimés (traitements immunosuppresseurs, VIH, etc.),
  • les personnes atteintes de maladies des voies respiratoires chroniques comme l’asthme ou la BPCO.

Comment la diagnostiquer ?

Face à une toux persistante sans fièvre, il est essentiel de consulter un médecin. Celui-ci pourra procéder à :

  • un examen clinique (écoute des bruits pulmonaires),
  • une radiographie du thorax pour visualiser une éventuelle opacité,
  • des analyses de sang ou des tests PCR pour identifier le germe responsable.

La confirmation du diagnostic peut parfois prendre un peu plus de temps que pour une pneumonie classique.

Comment soigner une infection pulmonaire ou une pneumonie atypique ?

Le danger des pneumonies atypiques est le retard à la prise en charge, en raison de l'absence de fièvre et donc un risque de complications plus important. Face à une toux persistante associée à une grande fatigue, il faut alors consulter un médecin qui va prescrire un bilan biologique et une radiographie des poumons. Des sérologies sont pratiquées afin d'identifier le germe en cause. Lorsque le diagnostic de pneumonie atypique est certain, on propose alors un traitement antibiotique adapté.

La pneumonie atypique se traite efficacement avec des antibiotiques adaptés. Le traitement repose également sur :

  • du repos,
  • une bonne hydratation,
  • et une surveillance médicale, surtout chez les personnes ayant un système immunitaire fragile.

La guérison peut être un peu plus lente, et une fatigue résiduelle peut persister plusieurs semaines.

Peut-on prévenir une pneumonie atypique ?

Il n’existe pas encore de vaccin spécifique contre les germes responsables de la pneumonie atypique, mais certains gestes peuvent réduire le risque et vous permettre de rester en bonne santé :

  • maintenir une bonne hygiène des mains,
  • éviter le contact prolongé avec des personnes malades,
  • aérer régulièrement les pièces,
  • se protéger des climatisations mal entretenues (notamment en voyage ou dans les hôtels),
  • et penser aux vaccins classiques (comme celui contre la grippe ou le pneumocoque), qui protègent indirectement contre d’autres formes de pneumonies.

Quels sont les complications d'une pneumonie atypique ?

Les complications d’une pneumonie atypique sont rares chez les personnes en bonne santé, mais peuvent survenir, surtout en cas de diagnostic tardif, de traitement inadapté ou chez des personnes fragiles (âgées, immunodéprimées, malades chroniques).

Voici les principales complications possibles :

Atteintes pulmonaires

  • Insuffisance respiratoire : les poumons ne parviennent plus à oxygéner correctement le sang.
  • Abcès pulmonaire : formation de poches de pus dans le tissu pulmonaire.
  • Épanchement pleural : accumulation de liquide entre les poumons et la paroi thoracique.
  • Fibrose pulmonaire (rare) : altération durable du tissu pulmonaire, surtout en cas d’infection prolongée.

Complications extra-pulmonaires

Certains germes atypiques (notamment Mycoplasma pneumoniae) peuvent entraîner :

  • Encéphalite (inflammation du cerveau),
  • Méningite (très rare),
  • Syndrome de Guillain-Barré (complication neurologique auto-immune),
  • Atteintes cardiaques (myocardite, péricardite),
  • Atteintes cutanées (rashs, éruptions, syndrome de Stevens-Johnson dans les formes graves).

Aggravation de maladies chroniques

Chez les personnes souffrant d’insuffisance cardiaque, de diabète, ou de BPCO, la pneumonie atypique peut :

  • décompenser l’état général,
  • aggraver les symptômes respiratoires ou cardiovasculaires,
  • nécessiter une hospitalisation.

Hospitalisation et soins intensifs

Même si c’est rare, une pneumonie atypique non traitée peut conduire à une hospitalisation en soins intensifs, notamment en cas de :

  • détresse respiratoire aiguë,
  • infection généralisée (septicémie),
  • ou si le patient a déjà des comorbidités lourdes.

Une infection pulmonaire sans fièvre, ce n’est pas forcément bénin. La pneumonie atypique peut évoluer silencieusement, tout en affaiblissant considérablement le système immunitaire. Écouter son corps, rester attentif à une toux persistante ou à une fatigue anormale, et consulter sans attendre sont les meilleurs réflexes pour éviter les complications.