
- 1 - Quelles sont les vraies différences avec un générique ?
- 2 - Génériques : quand les éviter ?
- 3 - Les génériques moins efficaces ?
- 4 - Ne changez pas de génériques
- 5 - Des risques d’allergies ?
- 6 - 1 générique sur 2 vient de Chine
- 7 - Les génériques sont-ils autant contrôlés que les princeps ?
- 8 - Sont-ils de moins bonne qualité ?
Quelles sont les vraies différences avec un générique ?
Qu’est ce qu’un médicament générique ? Le médicament générique est produit à partir d’un médicament de marque (dit aussi « princeps ») dont le brevet est tombé dans le domaine public. « On a alors le droit de le copier mais cette copie n’est pas obligatoirement strictement identique au médicament de marque », explique le Pr Menkes.
Quelles différences ?
A lire aussi :
Des antibiotiques soupçonnés de provoquer des hallucinations- « Un médicament contient une molécule active et des excipients qui sont destinés à la fabrication et à l’obtention d’un comprimé effervescent, d’une gélule, de sachets en poudre… Le générique ne présente pas obligatoirement les mêmes dosages que le médicament de marque, à part pour la substance active », indique notre interlocuteur.
- Le générique ne contient pas obligatoirement les mêmes excipients que son princeps.
- « Pour avoir la possibilité de fabriquer une copie du médicament princeps, l’industriel doit montrer qu’après absorption du médicament, les quantités de la molécule active retrouvée dans le sang et l’organisme est identique à celle retrouvée après la prise du médicament de référence. C’est ce qu’on appelle la biodisponibilité. Une petite marge de 7 à 8% en plus ou de 7 à 8% en moins est autorisée entre les deux médicaments », indique le spécialiste. Dans son rapport, il rappelle que « la FDA (Agence américaine du médicament) a constaté qu’en 12 ans de pratique et après 2070 mesures, la différence de bioéquivalence entre produit princeps et produit générique ne dépassait pas 10% ».
Génériques : quand les éviter ?
- « Pour les personnes épileptiques, de nombreux neurologues considèrent que c’est ennuyeux de changer un médicament de marque contre un générique car il peut y avoir une reprise de crises », indique le spécialiste.
- « Les endocrinologues disent aussi qu’il vaut mieux prendre des médicaments de marque quand on traite des atteintes thyroidiennes », ajoute ce spécialiste. C’est ainsi qu’ils ont décidé de ne plus substituer la thyroxine (Lévothyrox®).
- Le Plavix®. « Ses génériques sont à base d’autres sels, benzène sulfonate ou chlorhydrate. Ce changement de la nature du sel augmente la fluctuation de biodisponibilité et peut compliquer la substitution. »
Plus généralement, les anti-coagulants, les hypoglycémiants ou certains médicaments à visée cardiologique peuvent être difficilement substituables. Prudence donc !
Conseil : N’hésitez pas à poser toutes vos questions à votre médecin traitant ou au spécialiste si vous êtes suivi pour une affection chronique.
A savoir : Quand le médecin ne veut pas que le patient prenne le médicament générique du princeps il note la mention « NS » sur l’ordonnance. Cette demande doit être respectée par le pharmacien.
Les génériques moins efficaces ?
(1) VEGA O, AGUDELO M, SALAZAR BE- Generic Vancomycin products fail in vivo despite
being pharmaceutical equivalents of the Innovator. Antimicrob Agents Chemother, 2010.
Ne changez pas de génériques
Conseil : Ne prenez pas de risque et n'acceptez pas que votre pharmacien vous délivre un autre générique si vous n'êtes pas sûr(e) de vous repérer.
Des risques d’allergies ?
Conseil : Lisez bien les notices avant de prendre le médicament, on ne sait jamais !
1 générique sur 2 vient de Chine
Les génériques sont-ils autant contrôlés que les princeps ?
Comment sont-ils contrôlés ? 'Tous les établissements pharmaceutiques fabricants opérants sur le territoire français sont inspectés par les inspecteurs de l’Afssaps au moins tous les 2 ans quels que soient les médicaments fabriqués, princeps ou génériques', expliquait Fabienne Bartoli, adjointe du directeur général de l’Afssaps en mai 2009. En dehors de la France, ce sont les autorités européennes et locales qui vont contrôler les sites, sans oublier les laboratoires qui doivent surveiller leurs fournisseurs. Cependant « la synthèse des matières actives est passée de 3 à 4 étapes à une vingtaine d’étapes avec externalisation des sites de production et intervention de soustraitants. La qualité des produits devient plus difficile à assurer et impose aux autorités
compétentes des efforts importants en termes d’inspection sur place », rappelle le Pr Menkès.
Ce que recommande l’Académie de médecine : Appliquer formellement les dispositions réglementaires de contrôle de qualité. […] Le contrôle régulier des produits finis importés doit être de règle. Ce contrôle doit s’étendre aux produits princeps dont la matière première est importée, dans les mêmes conditions que pour les génériques.