
Les alpha-bloquants
Pour qui: chez les personnes dont la consistance de la prostate est dure.
On retrouve : Omexel®, Josir®, Mecir®, Urorec®
Efficacité: 'C'est le traitement le plus fréquemment prescrit, car très efficace. Les bénéfices se font sentir après 1 ou 2 jours de prise.', explique le Pr Thierry Lebret. 1 comprimé/jour. Efficace, il peut être continué des années.
Effets secondaires: sensations de vertige au lever, éjaculation rétrograde*
Remboursement: 35% sécu + mutuelle
* au lieu de s'évacuer vers l'extérieur, le sperme part vers la vessie et est évacué en urinant.
Les inhibiteurs de la 5 a-réductase
Pour qui: pour les personnes avec une 'grosse' prostate.
On retrouve: la finastéride (Chibro-Proscar®) et le dutastéride (Avodart®).
Efficacité: à son maximum au bout de 3 à 6 mois. 1 comprimé/jour sur 6 mois. L’effet bénéfique peut durer plusieurs années.
Effets secondaires: troubles sexuels (baisse de la libido, troubles de l’érection voire impuissance totale).
Remboursement: 35% sécu + mutuelle.
Attention: 'Il a été constaté qu'en réduisant le taux de testostérone, cela engendrait un risque de développer un cancer de la prostate plus agressif. Ces médicaments sont actuellement sous surveillance.', explique le Pr Thierry Lebret.
Les baies de palmier nain
Pour qui: chez les personnes avec des symptômes irritatifs (envie pressante, besoin fréquent d'uriner...)
On retrouve les baies de palmier nain en médicament sous le nom de Permixon®.
Depuis 1998, plusieurs analyses ont conclu qu'il était plus efficace qu'un placebo pour réduire les symptômes de l'HBP.
Efficace sur des symptômes légers ou modérés. 2 gélules/jour pendant les repas sur plusieurs mois. Le traitement est ensuite réévalué (efficace, il peut être continué des années).
Effets secondaires: exceptionnels (troubles gastriques)
Remboursement: 35% sécu + mutuelle
Le prunier d'Afrique
On retrouve le prunier d'Afrique (Pygeum africanum) sous le nom de Tadenan®.
'Le pygeum est plus efficace qu'un placebo pour soulager les symptômes mais cette amélioration reste très modeste. Ce traitement devient désuet devant l'enrichissement récent de la pharmacopée.', explique le Pr Thierry Lebret.
Efficace sur des symptômes légers. 1 capsule de 50 mg, matin et soir avant les repas sur 2 mois. Le traitement est ensuite réévalué, poursuivi ou interrompu pour une autre thérapie.
Effets secondaires: exceptionnels (troubles gastriques)
Remboursement: 35% sécu + mutuelle
La chirurgie
On retrouve: '2 techniques chirurgicales sont proposées au patient en fonction du volume de la prostate. Il s'agit de la résection transurétrale par endoscopie** pour raboter une partie de la prostate (90% des patients) ou chirurgie ouverte pour retirer les tissus hypertrophiques sous anesthésie loco-régionale ou générale', explique le Pr Thierry Lebret.
Efficacité: dans 98% des cas, l'adénome est soigné avec succès.
Effets secondaires: éjaculation rétrograde***
Remboursement: 100% sécu + mutuelle
* vessie bloquée qui demande une intervention d'urgence
** un instrument endoscopique est introduit dans l'urètre par le pénis
*** au lieu de s'évacuer vers l'extérieur, le sperme part vers la vessie et est évacué en urinant
Des traitements en cours d'évaluation
On retrouve:
- la thermothérapie par radiofréquence (TUNA). 2 aiguilles sont introduites par les voies naturelles et chauffent par un système d'ondes la prostate à 100°C. Cela entraîne la nécrose des tissus hypertrophiques. La méthode est efficace avec moins d'effets secondaires que la chirurgie (pas d'éjaculation rétrograde), mais peut nécessiter une réintervention 5 ans plus tard.
- le laser. Pour des patients avec des risques hémorragiques importants. Il élimine les tissus tout en diminuant les saignements. Hospitalisation plus courte, 1 ou 2 jours.
La toxine botulique, nouvelle alternative?
C'est quoi: cette nouvelle méthode consiste à paralyser les fibres musculaires de la prostate avec la toxine pour que la glande laisse l'urine s'écouler normalement. Le praticien l'injecte aux muscles de la glande sous anesthésie locale.
Sachez-le: une étude a débuté depuis fin 2010 dans 9 centres d'urologie. Il faudra attendre deux ans avant les conclusions de l'étude et pour pouvoir peut-être utiliser ce traitement.
Une simple surveillance
Prévention:
Aucun traitement préventif n'est préconisé. Cependant, l'urologue donne des conseils pour minimiser les troubles comme uriner quand le désir vient, éviter certains aliments comme l'alcool, les boissons riches en caféine ou les plats épicés ou trop salés qui aggravent les symptômes, boire modérément après 19h pour éviter de se lever plusieurs fois dans la nuit.