
Une pathologie encore trop taboue, qui touche pourtant un grand nombre d’individus. Selon le site de la revue médicale Vidal, l'incontinence urinaire concerne entre 20 et 30 % des femmes en France et 8 % des hommes. Cet écoulement involontaire, qui devient fréquent en vieillissant, peut parfois cacher une pathologie plus grave. D’où l’importance de ne pas laisser son caractère gênant prendre le dessus sur la recherche de diagnostic.
Incontinences urinaires d'effort chez les femmes et les hommes
Pour comprendre les facteurs de risque, il est important de revenir sur les trois types de fuites : l’incontinence urinaire d’effort, par hyperactivité de la vessie ou mixte. La première concerne 40 % des cas d'incontinence. Elle se caractérise par une fuite non précédée d’une envie d’uriner, et survient à l’occasion d’un effort. Marche, changement de position, saut, soulèvement de charges, toux chronique, rire, éternuement… Toute augmentation de la pression abdominale peut provoquer une fuite.
Envie fréquente d'uriner sans infection
La seconde représente seulement 10 % des cas. Elle se caractérise par une fuite involontaire d’urine, précédée, quant à elle, d’un besoin urgent et incontrôlable d’uriner (besoin impérieux, envie pressante d’uriner), mais survenant en dehors de tout effort. L’incontinence mixte, comme son nom l’indique, regroupe les deux mécanismes précédents et représente 50 % des cas en France.
Et vous l’aurez compris, les causes ne sont généralement pas les mêmes entre l’incontinence urinaire d’effort et celle par hyperactivité de la vessie. D’où l’importance de l'examen clinique et de l’anamnèse (l’interrogatoire du médecin), qui permettent de cibler plus rapidement le coupable.
Grossesse et sphincter
Selon le site de l’Assurance maladie, il est fréquent d’observer une incontinence urinaire d’effort durant la grossesse, lors d’un accouchement par voie basse difficile ou d’un prolapsus (descente d’organe) génital. Chez l’homme, la chirurgie d’un adénome de la prostate ou du cancer de la prostate peut déclencher des incontinences. Pour les deux sexes, toute intervention chirurgicale du petit bassin représente un risque.
Quant à l'incontinence urinaire par hyperactivité de la vessie, elle peut être observée lors d'une cystite aiguë (infection urinaire), d'une pyélonéphrite aiguë (infection des reins), de séquelles de radiothérapie du bassin, d’un rétrécissement de l’urètre, ou, comme pour l’incontinence d’effort, d’un adénome ou cancer de la prostate.
Impériosité urinaire
Une autre pathologie du bassin peut provoquer ce type d’incontinence : le cancer de la vessie. En France, le nombre estimé de nouveaux cas en 2018 était de 13 074, dont 81 % chez les hommes. « C’est pourquoi il est primordial que les patients viennent consulter sans crainte. Des formes graves de cancer peuvent être évitées grâce à une consultation », explique au Parisien Benoît Peyronnet, chirurgien urologue à Rennes (Ille-et-Vilaine). « Tous les ans, des hommes et des femmes viennent me voir pour de l’incontinence et, en fait, ils ont un cancer de la vessie ou des troubles neurologiques », ajoute-t-il.
Quelles maladies neurologiques peuvent provoquer l'incontinence urinaire ?
Les maladies neurologiques, comme la sclérose en plaques, la maladie de Parkinson, la paraplégie ou Alzheimer, peuvent aussi engendrer des fuites urinaires.
L’obésité peut provoquer des fuites urinaires. L’excès de poids exerce une pression sur la vessie et les muscles du périnée. Dans la plupart des cas, le surpoids entraîne des fuites urinaires d’effort.
Au quotidien, le mode de vie peut être un facteur de risque déclenchant :
– consommation de caféine, d’alcool, de tabac ;
– réduction de la mobilité due à une maladie physique ou psychique ;
– pratique de sports ou d’activités sportives qui provoquent une pression sur le périnée comme la course à pied, le tennis, la musculation, le trampoline, le Pilates…
L'âge et l'incontinence urinaire
Avec le vieillissement, la capacité de la vessie diminue, sa capacité à retarder la miction se réduit. Résultat : l’envie d’uriner devient plus difficile à retenir. « Les muscles, les ligaments et les tissus conjonctifs du bassin s’affaiblissent, contribuant à l’incontinence », précise le docteur Patrick Shenot dans un article du site Le Manuel MSD en 2023.
Chez les femmes ménopausées, le faible taux d’œstrogènes provoque une diminution de la force du sphincter urétral, responsable de fuites. Chez les hommes, l’augmentation du volume de la prostate peut obstruer partiellement l’urètre. « Ces modifications surviennent chez de nombreux adultes plus âgés continents, et peuvent favoriser l’incontinence mais ne la provoquent pas », conclut le Dr Shenot.