

Les sauces industrielles, bien que pratiques et savoureuses, sont souvent de véritables concentrés d’ultra-transformation. Entre le sel, le sucre, les matières grasses et une ribambelle d’additifs, certaines d’entre elles cumulent tous les ingrédients problématiques pour notre santé. Et en été, entre les frites, les grillades et les apéros prolongés, on a tendance à en abuser sans vraiment y penser. Résultat : une charge nutritionnelle bien réelle mais qui semble invisible.
Sodium en excès, calories liquides qui passent sous le radar, additifs à répétition : il ne suffit que de quelques cuillères pour faire grimper les compteurs. Et les effets, eux, peuvent s’additionner dans le temps.
Qu’est-ce qu’on retrouve dans ces sauces industrielles ?
Une étude récente menée dans le cadre du projet NutriNet‑Santé (Inserm, ANR, Sorbonne Paris Nord) a mis en lumière un lien entre certains mélanges d’additifs, notamment les émulsifiants modifiés, les conservateurs comme le sorbate de potassium ou les colorants tels que l’E385 et un risque accru de diabète de type 2, d’inflammation chronique ou de perturbations du microbiote intestinal. Et ce, même si l’on mange par ailleurs “correctement”. Inutile donc de penser que quelques sauces ne feront pas de mal.
Et ce n’est pas tout. Selon un rapport européen, l’apport moyen en sel dans nos habitudes alimentaires dépasse largement les 6 g par jour recommandés. Cela peut sembler anodin mais à long terme, c’est un facteur de risque bien connu d’hypertension, de troubles rénaux ou cardiovasculaires. Or, dans les sauces industrielles, rares sont celles qui respectent une teneur modérée, car beaucoup contiennent plus de 1 g de sel pour 100 g de produit. Et on les consomme rarement en quantité “raisonnable”.
Au-delà des chiffres, ce sont aussi les effets des additifs eux-mêmes qui interrogent. Conservateurs, épaississants, stabilisants, certains peuvent provoquer des troubles digestifs, des réactions inflammatoires, voire des modifications hématologiques dans certaines conditions. Ce ne sont pas des effets systématiques, mais lorsqu’on cumule plusieurs sauces et produits transformés sur une même journée, le corps finit par encaisser. Alors, avant de verser à l’aveugle sur votre assiette, prenez l’habitude de jeter un œil à l’étiquette.
3 questions à se poser avant d’ouvrir un pot de sauce industrielle :
D’abord : quelles sont ses valeurs nutritionnelles ? De nombreuses sauces, les tartares, burgers ou sauces “maison” du rayon frais, peuvent dépasser allègrement les 400 à 600 kcal pour 100 g. Et derrière ces chiffres, on retrouve des profils très riches en matières grasses et en sucres simples.
Ensuite : quels additifs sont présents ? Certains, comme le sorbate de potassium, les gommes xanthane ou guar, ou encore l’antioxydant E385, sont cités dans les études pour leur effet potentiel sur le métabolisme. En particulier lorsqu’ils sont combinés dans un même produit, ou consommés à répétition.
Enfin : le produit est-il ultra-transformé ? Si la liste d’ingrédients fait plus de 10 lignes, avec des noms que vous ne pouvez ni prononcer ni visualiser, il y a de fortes chances que ce soit le cas. Comme l’expliquait récemment The Guardian, les aliments ultra-transformés sont clairement associés à une hausse du risque de maladies chroniques : hypertension, obésité, dépression. Et les sauces n’échappent pas à la règle.
Heureusement, il existe des alternatives simples. En été, si vous voulez conserver le plaisir sans l’ombre du risque, privilégiez les sauces maison : un peu de yaourt nature, des herbes fraîches, du citron, de l’huile d’olive, et le tour est joué. Une vinaigrette légère à base d’huile de colza, de moutarde et de jus de citron suffit souvent à faire toute la différence.
Pour vous aider à y voir plus clair, voici les 7 pires sauces d’après Yuka, que vous pouvez retrouver en grande surface.
Sauce pomme frites (Heinz)

Riche en sel et en additifs, cette sauce emblématique contient au moins 7 additifs alimentaires, dont certains font l’objet d’études pour leurs effets potentiels sur la santé à long terme, en particulier sur le microbiote intestinal et le métabolisme.
Elle contient notamment des conservateurs comme le sorbate de potassium et des épaississants. Ces substances, bien que autorisées, sont parfois suspectées, lorsqu’elles sont consommées en excès ou en synergie avec d’autres additifs, de favoriser des déséquilibres digestifs ou des réactions inflammatoires.
À cela s’ajoute une teneur en sel très élevée, ce qui pose un problème en cas de consommation régulière, surtout chez les personnes sensibles à l’hypertension.
Sauce BBQ (Heinz)

C’est un classique des barbecues, mais derrière son goût sucré-fumé se cache une formule particulièrement riche en sucre, en sel et en additifs. Plusieurs versions contiennent des épaississants, acidifiants et conservateurs, parfois similaires à ceux de la sauce pomme frites.
Certains de ces additifs sont étudiés dans la littérature pour leur potentiel impact métabolique, notamment dans des scénarios de consommation chronique et en interaction avec d’autres composés.
Encore une fois, c’est surtout la charge cumulative, sucre, sel, additifs, qui en fait une sauce à consommer avec modération, pas un ingrédient “dangereux” en soi.
Mayonnaise classique (Bénédicta)

Pas d’additifs controversés ici, mais une densité calorique extrême : plus de 650 à 700 kcal pour 100 g selon les marques, et plus de 70 g de lipides.
C’est l’une des sauces les plus grasses du marché. Le vrai risque est de l’accumuler inconsciemment avec d’autres aliments riches (frites, viande, charcuterie).
La mayonnaise n’est pas “toxique”, mais à forte dose, elle pèse lourd dans l’équilibre nutritionnel.
Sauce tartare (Bénédicta)

Une composition proche de la mayonnaise, mais avec des additifs en plus, comme des épaississants (xanthane, amidons modifiés) et des conservateurs (sorbate de potassium).
Ce type de sauce, bien que courante, fait partie des produits ultra-transformés, c’est-à-dire des produits ayant subi de nombreuses modifications chimiques.
Les études actuelles pointent ce type de transformation comme facteur aggravant de troubles digestifs et inflammatoires, en particulier dans le cadre d’une consommation fréquente.
Sauce tartare Sweet Onion (Devos & Lemmens)

Un profil très riche : plus de 590 kcal pour 100 g, une teneur en sel dépassant 1 g/100 g, et un mélange d’émulsifiants, conservateurs (sorbate, benzoate) et d’antioxydants (E385).
L’additif E385 est autorisé mais soumis à des restrictions d’usage car il peut interférer avec l’absorption de certains minéraux comme le fer.
Une sauce à éviter si vous surveillez votre apport en sodium ou votre équilibre digestif.
Sauce burger goût classique (Samia)

Une sauce très calorique (405 kcal pour 100 g), riche en matières grasses (36 g) et en sucres (15 g). La liste d’ingrédients inclut émulsifiants, amidons modifiés, colorants, acidifiants et conservateurs.
C’est un bon exemple d’aliment ultra-transformé cumulant densité énergétique et additifs divers. En excès, cela peut contribuer à un déséquilibre alimentaire global, sans réel bénéfice nutritionnel.
Sauce algérienne (Heinz)

Très populaire, mais aussi très dense : 456 kcal pour 100 g, 42 g de lipides, et une bonne dose de sel et d’additifs(épaississants, acidifiants, conservateurs).
Ce type de sauce n’apporte pas grand-chose d’un point de vue nutritionnel, sinon une charge grasse et salée importante, à limiter chez les personnes ayant un terrain cardiovasculaire ou métabolique fragile.
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https://pmc.ncbi.nlm.nih.gov/articles/PMC10282222/#:~:text=Results,daily%20intake%20of%206%20g.
https://fr.openfoodfacts.org/produit/3660603082161/mayonnaise-benedicta
https://www.carrefour.fr/p/sauce-halal-burger-samia-3276650102204
https://www.dl.be/fr/products/tartare-2/
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