Sept signes qui informent d-un vecu traumatique sans le savoir

Négligence, humiliation, violences physiques… les traumatismes ne se manifestent pas uniquement dans le cerveau. Le corps aussi en garde une empreinte. Et il n’oublie jamais. En revanche, il envoie des signaux parfois difficiles à décrypter. “À l’âge de 16 ans, ma maman s’est suicidée. Quand j’ai moi-même été maman, mon corps a commencé à se manifester”, raconte Claire, aujourd’hui âgée de 57 ans, au micro de Grand bien vous fasse sur France Inter. “Malgré ma thérapie, qui a fonctionné, à chaque date d’anniversaire de sa mort, j’ai le dos lourd et l’impression d’observer ma vie avec un cerveau qui ne fonctionne pas”, confie-t-elle.

Stress post traumatique 

Pour comprendre ces signes invisibles, il est essentiel de savoir comment se forme un traumatisme. “Lors de l’arrivée de cette violence, de la peur de l'impensable et du danger vital immédiat, le cerveau se bloque, avec une sécrétion d'adrénaline et de cortisol qui peut être vitale pour lui. Celui-ci se disjoncte pour échapper au risque, ce qui entraîne une anesthésie émotionnelle. Alors, sans souvenir clairement inscrit en mémoire, la personne va être hantée par un événement qu’elle ne reconnaît pas comme tel, mais qui va ressurgir à travers des bruits, des images ou d'autres déclencheurs”, explique sur France Inter le Dr Muriel Salmona, psychiatre spécialisée dans la prise en charge des victimes de violences.

Il existe deux types de traumatismes : le simple et le complexe. Le premier survient une seule fois, chez une personne en bonne santé mentale, ce qui facilite la guérison. Le second, en revanche, est plus problématique. “Il est lié à des traumatismes répétés qui surviennent souvent dans l'enfance, laissant des cicatrices importantes et favorisant la survenue d'un stress post-traumatique à l’âge adulte”, souligne dans l'émission Grand bien vous fasse le Dr François Louboff, psychiatre et psychothérapeute formé aux thérapies cognitives et comportementales, à l’hypnose et à l’EMDR.

Amnésie dissociative 

Des violences interhumaines aux catastrophes naturelles, en passant par la négligence, toutes les situations qui exposent une personne à des atteintes physiques et psychologiques peuvent conduire à un traumatisme. “Les conduites de survie que les victimes mettent en place ont un impact lourd sur la santé physique et mentale”, indique le Dr Salmona.

Comment savoir si j'ai eu un traumatisme refoulé ?

Il est donc essentiel de reconnaître ces signes comme la dissociation et d’identifier les traitements possibles.

Vous avez des reviviscences traumatiques

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Peut-on être traumatisé sans le savoir ? 

Cauchemars, flashbacks, troubles du sommeil, maux de tête, vous ressentez de l’insécurité dans certains contextes. Vous sursautez à la suite d’un bruit, vous angoissez à la vue d’un lieu ou d’un objet, voire de tout et n’importe quoi. Tous ces symptômes sont ce qu'on appelle des reviviscences traumatiques. Ce sont en quelques sortes des blessures invisibles. Une persistance traumatique.

Vous êtes en état d'hypervigilance

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Comment savoir si on a oublié un traumatisme ? 

Un état d'hypervigilance se traduit par une alerte permanente et une sensation d’être en danger à tout instant. Ces comportements et symptômes sont des réflexes qui traduisent une anxiété et peuvent être la conséquence d'un vécu traumatique.

Vous évitez de penser à la scène traumatique

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Quels sont les signes visibles d'un traumatisme ? 

Le syndrome d’évitement se caractérise par une volonté répétée d’éviter les stimuli associés au traumatisme psychique. Il peut se manifester par plusieurs attitudes :

  • Éviter les conversations liées au traumatisme pour limiter l'état de stress.
  • Éviter les activités ou les lieux qui rappellent l’événement.
  • Être incapable de se souvenir d’un moment clé de la scène traumatique.
  • Perdre l’intérêt pour des activités importantes du quotidien et la vie sociale
  • Se détacher des autres, avec la sensation d’être un étranger.
  • Avoir des difficultés à se projeter dans l'avenir.

Vous souffrez d’amnésie traumatique

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Quels sont les 3 grands symptômes du stress post-traumatique ? 

Chez les victimes de violences, le choc peut entraîner une forme d’amnésie. Cela crée des trous dans la mémoire sans que l’on comprenne la raison de ces souvenirs manquants.

Elle peut aussi provoquer une sensation d’irréalité, de déconnexion, d’indifférence ou d’insensibilité, ou encore donner l’impression de vivre la situation de l’extérieur, comme un spectateur. On parle alors de dissociation traumatique.

Vous avez des troubles de l’humeur et du comportement

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Syndrome post-traumatique

Le syndrome psychotraumatique implique souvent des troubles de l’humeur. Parmi ces différents signes, on retrouve la dépression ainsi que des comportements addictifs tels que la dépendance à l’alcool, aux drogues et aux médicaments.

Vous vous repliez sur vous-même

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Le repli sur soi peut se traduire par une déconnexion émotionnelle. À ce stade, on observe souvent des conduites addictives. Ce mécanisme permet d’éviter de ressentir la détresse.

Voies de guérison

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Trouble et stress post-traumatique 

Le diagnostic se fait par un thérapeute formé et les seuls traitements reconnus par la psychiatrie aujourd’hui sont des psychothérapies. Deux approches sont approuvées depuis 2013 par l'Organisation mondiale de la santé (OMS) : l’EMDR et la thérapie cognitivo-comportementale.

“La première est une psychothérapie à part entière qui permet à la personne de se connecter à son traumatisme en toute sécurité avec le thérapeute. Ce dernier lui demande de suivre du regard des doigts qui passent devant ses yeux, et cette stimulation bilatérale alternée aide à établir des liens entre le traumatisme et d'autres événements de la vie. Cela permet d'intégrer l'événement traumatique de manière indolore”, explique François Louboff sur France Inter.

Quant à la deuxième approche, elle propose à la personne de s’exposer progressivement à son traumatisme. “L’idée est que le maintien de la référence au traumatisme favorise une désensibilisation, permettant à la personne de l’intégrer. Mais c’est une démarche difficile, car elle peut réactiver la mémoire traumatique. D’où l'importance pour le thérapeute de prendre des précautions”, ajoute-t-il.

Le troisième traitement repose sur l’importance de la protection et de la compréhension. “Il est essentiel que l'entourage du patient et les professionnels qui l’accompagnent comprennent les mécanismes des traumatismes. Ce sont des mécanismes universels, et ce n'est pas la personne qui produit ses symptômes.”

Les psychiatres rappellent également que la prise en charge médicale est primordiale. “C'est une maladie du stress qui a des répercussions sur les autres organes”, conclut le Dr Muriel Salmona.

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