
- 1 - Listeria, E. coli : des bactéries responsables d’intoxications alimentaires mais aussi de méningites
- 2 - Une consommation excessive d’alcool favorise la méningite à pneumocoque
- 3 - VIH, syphilis et herpès génital : des IST pourvoyeuses de méningites
- 4 - Candidose, cryptococcose : des mycoses à l’origine de méningites graves
- 5 - Ibuprofène, amoxicilline… certains médicaments peuvent être responsables de méningites
- 6 - La méningite, un effet indésirable de la vaccination
- 7 - Cancer du sein, cancer du poumon, lymphomes : ils peuvent favoriser la survenue de méningites
- 8 - Un parasite que l’on retrouve chez les animaux de compagnie peut occasionner une méningite
- 9 - Les maladies auto-immunes sont à l’origine de méningites non infectieuses
- 10 - Les symptômes sont-ils les mêmes en fonction des causes ?
- 11 - Méningite : les traitements et moyens de prévention diffèrent selon les causes
- 12 - Méningite : quelles sont les causes les plus fréquentes ?
Listeria, E. coli : des bactéries responsables d’intoxications alimentaires mais aussi de méningites
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Chlamydia : une MST qui touche que les femmes ?Qui est à risque ? Les personnes âgées, les femmes enceintes, les nourrissons et les sujets immunodéprimés (dont le système immunitaire est affaibli par une maladie et/ou son traitement).
Une consommation excessive d’alcool favorise la méningite à pneumocoque
A noter : L’intoxication éthylique aiguë (grande consommation d’alcool en un court laps de temps) présente également des risques neurologiques, qui peuvent se manifester sous la forme de crises d’épilepsie ou d’un coma éthylique.
VIH, syphilis et herpès génital : des IST pourvoyeuses de méningites
Ces méningites peuvent survenir au premier stade de l’IST comme à un stade plus avancé, d’où l’importance d’un dépistage et d’une prise en charge précoces. A titre d’exemple, "environ 5 à 10 % des syphilis non traitées sont responsables de neurosyphilis" (1).
Candidose, cryptococcose : des mycoses à l’origine de méningites graves
Qui est à risque ? "Les sujets immunodéprimés, infectés par le VIH en particulier, et les personnes vivant dans les pays en voie de développement", précise le Dr de Broucker.
Ibuprofène, amoxicilline… certains médicaments peuvent être responsables de méningites
La méningite, un effet indésirable de la vaccination
Cancer du sein, cancer du poumon, lymphomes : ils peuvent favoriser la survenue de méningites
La méningite peut également être le résultat d’un cancer : on parle alors de méningite carcinomateuse, qui concerne 5% des patients atteints d’un cancer (4). "Cela n’a rien à voir avec des germes ou des bactéries, explique le Dr de Broucker. En général, c’est dû aux métastases de cancer solide, notamment le cancer du sein et le cancer du poumon, mais on la retrouve également dans certaines localisations de lymphomes (cancer du système immunitaire)."
Un parasite que l’on retrouve chez les animaux de compagnie peut occasionner une méningite
A noter : Si les personnes les plus à risque de méningite parasitaire sont les sujets immunodéprimés et les femmes enceintes, celle-ci "est une rareté", précise le Dr de Broucker.
Les maladies auto-immunes sont à l’origine de méningites non infectieuses
Parce que les personnes qui en souffrent ont un système immunitaire affaibli qui les rend plus vulnérables aux infections, les maladies auto-immunes favorisent la survenue de méningites infectieuses (dues à une bactérie, un virus, un champignon ou un parasite). Mais la méningite peut également être d’origine non infectieuse, et simplement résulter de troubles inflammatoires directement liés à la maladie auto-immune (5). Parmi les maladies auto-immunes qui entrainent le plus souvent une inflammation, on retrouve "la sarcoïdose, le syndrome de Gougerot-Sjögren, la maladie de Behçet ou encore le lupus", précise le Dr de Broucker.
Les symptômes sont-ils les mêmes en fonction des causes ?
Méningite : les traitements et moyens de prévention diffèrent selon les causes
Dans le cadre des méningites bactériennes, la prévention va dépendre de la bactérie impliquée : par exemple, la vaccination pour le méningocoque, obligatoire chez les nourrissons depuis le 1er janvier 2018 et dont l’efficacité est jugée "très bonne" (6). Par ailleurs, si un sujet est infecté, "des campagnes de traitement des proches sont organisées dans les 24 heures du diagnostic, précise le neurologue. Les directions territoriales de la santé sont responsables de l'organisation de l'administration d’un antibiotique (rifampicine en général) à l’entourage proche, chez toutes les personnes qui ont été en contact rapproché avec le patient." Un vaccin existe également contre le pneumocoque : sa protection est supérieure à 90% chez le nourrisson (7). A noter "qu’autrefois, les méningites bactériennes les plus fréquentes étaient celles à Haemophilus influenzae, mais celles-ci ont quasiment disparu grâce au vaccin". Enfin, pour les bactéries à l’origine de toxi-infections alimentaires, il s’agira notamment de veiller à bien se laver les mains après manipulation d’aliments non cuits et de cuire à cœur ceux d’origine animale.
Quant au traitement de la méningite, il dépendra là encore de sa forme : dans le cas d’une méningite virale, le traitement sera simplement symptomatique. Si le virus de l’herpès génital est en cause, un traitement antiviral par aciclovir sera nécessaire. S’il s’agit d’une méningite bactérienne, la prise d’antibiotiques est "extrêmement urgente et indispensable". En cas de méningite fongique ou parasitaire, des médicaments antifongiques ou antiparasitaires seront prescrits. Enfin, le traitement d’une méningite médicamenteuse consiste tout bonnement en l’arrêt du médicament suspecté.
Méningite : quelles sont les causes les plus fréquentes ?
Les bactéries font également partie des causes les plus connues de méningite, mais celles-ci restent "moins fréquentes". Les principales bactéries incriminées sont le méningocoque et le pneumocoque, présentes naturellement chez une minorité de personnes. Ces porteurs sains peuvent les transmettre à d’autres individus, là aussi par voie aérienne. Et contrairement aux méningites virales, les méningites bactériennes sont graves : "Le méningocoque est extrêmement contagieux et dangereux. On parle de méningite foudroyante", car potentiellement mortelle. La méningite à pneumocoque est "encore plus souvent fatale : trois fois plus avec une mortalité de 18%". Les jeunes, les femmes enceintes, les personnes âgées et les sujets immunodéprimés sont les plus à risque de méningite bactérienne.
L’analyse du liquide céphalo-rachidien réalisé après une ponction lombaire permet de déterminer l’agent pathogène à l’origine de la méningite. La prise en charge est toujours hospitalière. Mais peu importe la forme qu’elle prend : dans tous les cas, elle reste une maladie "peu fréquente, à laquelle il faut savoir penser", conclut le neurologue.
Remerciements au Dr Thomas de Broucker, neurologue.
(1) "Neurosyphilis et troubles cognitifs". Gériatrie et psychologie neuropsychiatrie du vieillissement. Décembre 2013.
(2) "Candidoses". Institut Pasteur.
(3) "Cryptococcose". Institut Pasteur.
(4) "Leptomeningeal carcinomatosis". Cancer treatment reviews. Avril 1999.
(5) "Méningite non infectieuse". Mauel MSD.
(6) "Méningites et septicémies à méningocoques". Vaccination Info Service. Mis à jour le 8 août 2018.
(7) "Méningites, pneumonies et septicémies à pneumocoque". Vaccination Info Service. Mis à jour le 23 mars 2018.
"Infection du système nerveux". Fédération française de neurologie.
"Listériose". Institut Pasteur.
"Escherichia coli entérohémorragiques (ECEH)". Institut Pasteur.
"Candidoses"0. Collège des enseignants de neurologie.
"Candidoses"1. Collège des enseignants de neurologie.
"Candidoses"2. Attitude Prévention. 4 janvier 2018.
"Candidoses"3. Ameli.fr. 4 septembre 2018.
"Candidoses"4. Ameli.fr. 27 novembre 2018.
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