Quelle est la différence entre une attaque de panique et une crise d'angoisse ?Istock

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C’est l’un des maux qui touchent le plus de Français actuellement, jeunes ou non : les troubles de la santé mentale. Parmi eux,on retrouve des cas de dépression, phobies, troubles de la personnalité… Mais aussi l’anxiété. Or, celle-ci est souvent associée à des crises très désagréables, mais que nous connaissons peu : les attaques de panique et les crises d’angoisse désignent en réalité des phénomènes bien différents. Comprendre la nuance entre les deux peut être un premier pas pour essayer de mieux les gérer, les prévenir, ou bien seulement pour mieux vivre avec.

La panique, ou la crise du “rien”

Commençons par l’attaque de panique : il s’agit d’un épisode brutal, intense, qui survient souvent sans avertissement identifiable. Vous pouvez, par exemple, être tranquillement en train de marcher, de lire ou même de dormir… Et tout à coup, le cœur s’emballe, la respiration devient difficil e, vous avez l’impression d’étouffer ou de perdre le contrôle. Dans les cas les plus extrêmes, les victimes d’attaques de panique pensent même qu’elles vont mourir.

Ce qui rend l’attaque de panique si effrayante, c’est justement son imprévisibilité et son intensité. Comme l’explique le psychopraticien Benjamin Tramoni, le déclencheur est souvent invisible, lié à un traumatisme ancien souvent non-identifiable. Le cerveau active simplement, par réflexe, une alarme de survie, comme si un danger imminent de mort était présent… Alors que dans les faits, il n'en est rien.

L’anxiété, ou la boule au ventre

À l’inverse, la crise d’angoisse, aussi appelée anxiété aiguë, se manifeste de manière plus progressive. Elle se nourrit généralement d’un stress identifiable : un événement à venir, une décision difficile, des responsabilités pesantes. Ce type de crise n’explose pas, mais s’installe lentement, comme un brouillard qui enveloppe l’esprit.

Ces crises provoquent une tension nerveuse permanente, un sentiment d ’inquiétude constant, des difficultés à se concentrer, ou même à dormir. La personne angoissée anticipe en permanence le pire, sans que ce pire n’arrive jamais. Il s’agit donc d’une peur diffuse, souvent irrationnelle, mais très envahissante. Une “boule au ventre”.

Même si ces deux phénomènes peuvent s'entremêler et se chevaucher, ce qui les différencie vraiment, c’est donc :

  • la temporalité (soudaineté ou lente montée)
  • l’intensité (très forte ou plus modérée mais persistante)
  • le déclencheur (souvent inconnu pour la panique, plus clair pour l’angoisse).

Des clés pour gérer et vivre avec les crises

Heureusement, il existe des stratégies simples mais efficaces pour faire face à ces deux types de crises, qui peuvent même coexister. Premièrement, qu’il s’agisse de panique ou d’angoisse, évitez de rester seul. Parler à un proche, consulter un psychologue ou rejoindre un groupe de soutien peut faire une vraie différence !

Lorsqu’une attaque de panique survient, la première étape est d'accompagner son corps vers une réinsertion dans le "ici et maintenant", pour éviter d’ alimenter la crise. Il est donc crucial de reprendre le contrôle de sa respiration ! Inspirer lentement par le nez, retenir quelques secondes, puis expirer profondément par la bouche permet de ralentir le rythme cardiaque et d’apaiser le système nerveux, en activant le nerf vague. Tentez également de vous ancrer dans le présent. Regardez autour de vous, nommez des objets visibles, écoutez les sons environnants… Cela aide à reconnecter le cerveau à la réalité, à lui montrer que le danger n’est pas réel.

Pour la crise d’angoisse, la stratégie consiste davantage à travailler sur le terrain anxieux. Les techniques de suivi dépendent de chacun et de son vécu, et, comme le rappelle Benjamin Tramoni, "le problème n’est pas toujours cognitif, et les pensées dites “irrationnelles” sont souvent des produits logiques d’environnements hostiles ou de microtraumatismes répétés. On ne peut pas s’en défaire sans reconnaître d’abord ce à quoi elles ont servi."

Par exemple, certains peuvent créer une routine quotidienne apaisante et saine : pratiquer une activité physique régulière, bien dormir, réduire sa consommation d’excitants et son exposition aux écrans… Autant d’actions qui redonnent calme et régularité au cerveau. D'autres peuvent aussi travailler sur les pensées ! En identifiant les scénarios catastrophes imaginaires, il est parfois possible d'apprendre à les remettre en question, pour diminuer leur pouvoir. Par exemple, remplacer un “Et si tout se passe mal ?” par “Et si ça se passait bien, en fait ?” peut sembler anodin, mais parvient, chez certains, à changer la dynamique mentale. C’est d’ailleurs le principe de la thérapie cognitivo-comportementale (TCC), une des techniques utilisées en cas d’anxiété chronique.